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Pour une troisième journée d’affilée, les experts se sont succédé en commission parlementaire vendredi pour exprimer d’importantes réserves sur les applications de notification de la COVID-19.
Le spécialiste en cybersécurité, Claude A. Sarazin, a lancé le bal en avertissant les députés des « vulnérabilités » de la technologie Bluetooth qui serait utilisée dans une éventuelle application québécoise.
Le gouvernement Legault envisage de déployer dès septembre une application qui permettrait à l’utilisateur l’ayant téléchargée d’être informé d’une exposition éventuelle avec une personne contaminée à la COVID-19.
Elle serait gratuite et téléchargeable sur une base volontaire, et fonctionnerait sans stockage des données ni géolocalisation, a-t-on assuré.
En juillet, le gouvernement fédéral lançait « Alerte-COVID » qui reprend ces grands principes et qui est pour l’instant seulement utilisée en Ontario.
Selon M. Sarazin, la concentration d’une grande quantité de données — aussi insignifiantes puissent-elles paraître — est sûre d’attirer les cybercriminels.
L’utilisation de la technologie Bluetooth à longueur de journée constitue une « porte d’entrée pour des attaques sur les systèmes informatiques des gens » et des entreprises pour lesquelles ils travaillent, a-t-il déclaré.
Il y a toujours un risque d’identification de la personne, a-t-il renchéri, en rappelant que le vol de données est « excessivement payant » pour les criminels et très nocif « à long terme » pour les victimes.
« Est-ce que vous diriez que le risque d’attaque ou de piratage d’applications qui fonctionnent par Bluetooth est réel (…) et significatif? » lui a demandé le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
« Absolument », a répondu M. Sarazin.
En somme, l’expert recommande au gouvernement Legault de ne pas déployer une application de notification de la COVID-19 et d’investir plutôt en santé publique, tel que l’a fait la Colombie-Britannique.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, a récemment annoncé le recrutement de 500 professionnels de la santé pour retrouver les personnes qui ont été exposées au coronavirus dans la province.