Mark Parker, le PDG de Nike, a vu sa rémunération baisser l'an dernier. (Bloomberg)
L’année 2011 n’a pas été si mauvaise que ça pour les grandes entreprises américaines, qui ont vu leurs revenus croître en moyenne de 17%. Mais cela n’a pas été aussi vrai pour leurs PDG, qui, eux, ont connu une progression «médiocre» de leur rémunération de 1,4%, à une médiane 9,4 millions de dollars américains, contre 11% en 2010. C’est ce qui ressort d’une étude menée conjointement par Hay Group et le Wall Street Journal.
Comment expliquer ce phénomène, qui concerne les 75 entreprises américaines dont les revenus annuels dépassent 5,9 milliards de dollars américains, et en particulier les 65 PDG qui étaient en poste depuis plus de deux années? Par un changement de mentalité des conseils d’administration, sous la pression des actionnaires et des autorités réglementaires, d’après nombre de consultants en management interrogés par le quotidien. Ces mêmes consultants de souligner qu'il y a quelques années seulement, les hauts dirigeants touchaient souvent des primes «généreuses» en dépit fait que les objectifs de performance n'étaient pas atteints.
La Securities and Exchange Commission (Sec), le gendarme boursier des Etats-Unis, semble jouer un rôle majeur dans ce coup de frein salarial. Elle exige aujourd’hui des entreprises des informations plus détaillées qu’auparavant sur la rémunération des PDG. Cette surveillance accrue vise à empêcher les entreprises d'abaisser leurs objectifs de performance, comme elles le faisaient autrefois, car cette astuce leur permettait de verser aux PDG des primes importantes.