Lina Labbé, 37 ans
Actionnaire majoritaire
Usitechnov Industries
20 employés
Sainte-Marie (Beauce)
" Je pense que oui [ma PME me survivrait] ", répond d'abord Mme Labbé. Puis, après réflexion : " Oui, j'en suis certaine. "
La jeune femme est la fille du fondateur de l'entreprise, qui est encore actif au sein de celle-ci. Il y a aussi trois autres actionnaires minoritaires, ce qui stabiliserait le transfert. Cela dit, il n'y a pas encore de convention d'actionnaires, que tous les spécialistes en financement jugent essentielle quand il y a plus d'un actionnaire.
" Nous sommes en train de travailler là-dessus ", précise Mme Labbé, qui dit avoir trouvé son successeur, sans savoir si les autres actionnaires seraient d'accord !
Réjean Hardy, 58 ans
Actionnaire majoritaire
Hardy Filtration
40 employés
Trois-Rivières
" Ma fille Geneviève est déjà actionnaire de l'entreprise avec moi. Elle est présentement en congé de maternité, mais elle serait capable de prendre la relève ", estime Réjean Hardy. Néanmoins, le manufacturier de filtres n'a pas encore terminé la mise en place de la structure financière qui permettrait à sa fille d'acheter ses actions.
Frédérick Tremblay, 41 ans
Actionnaire majoritaire
Microbrasserie Charlevoix
20 employés
Baie-Saint-Paul
" Oh misère ! " a été sa première réaction. " Je pense que mon entreprise me survivrait, poursuit-il. Elle stagnerait probablement pendant un an, mais elle survivrait. C'est quelque chose dont j'ai pris conscience il y a quelques années... et mes financiers aussi ! "
M. Tremblay dit ne pas avoir encore déterminé quelle sera sa relève. Sa conjointe travaille avec lui, mais elle ne voudrait pas devenir présidente. " Je pense qu'elle saurait quoi faire; elle n'aurait qu'à demander à des consultants de l'aider à identifier mon successeur. "
Geneviève Lajoie, 34 ans
Actionnaire majoritaire
Énergie Cardio
29 employés
Saint-Jérôme
Geneviève Lajoie est propriétaire d'une franchise et elle est convaincue que son franchiseur s'occuperait de faire rouler son commerce pendant quelque temps si elle disparaissait. " Je viens tout juste de régler la question de l'assurance qui permettrait à la société de racheter les actions dont mon conjoint aurait hérité. "
Mme Lajoie, qui vient de terminer son MBA, a désigné sa remplaçante éventuelle et prévoit amorcer le processus de préparation de la relève bientôt. " Je ne m'occupe plus des activités courantes, donc l'entreprise pourrait tourner sans moi. Mais mon leadership et ma vision manqueraient sans doute à l'entreprise; c'est plus compliqué à trouver que du financement ! "
Daniel Simard, 40 ans
Actionnaire majoritaire
Groupe E.D.S.
25 employés
Saguenay
" Oui, sans hésiter, affirme Daniel Simard. Et j'ai déjà trouvé ma relève; j'y travaille depuis cinq ans. " L'homme d'affaires a déjà sa convention d'actionnaires et a commencé à procéder à des gels successoraux, une stratégie qui consiste à geler le prix des actions pour faciliter leur achat par la relève. La prévoyance de M. Simard s'explique en bonne partie par le fait que son associé a 10 ans de plus que lui et qu'il a lui-même commencé à céder de ses actions.
Louis Bellemare, 46 ans
Actionnaire unique
Groupe de percussions Samajam
15 employés
Montréal
" C'est bizarre que vous me demandiez cela, je me suis justement posé la question avant Noël, avant de partir trois semaines en Asie. Disons que mon entreprise me survivrait mieux si je disparaissais dans un an que maintenant, dit M. Bellemare. Elle me survivrait, même si ce serait plutôt rock and roll pendant un an. Cependant, je suis conscient que j'ai des devoirs à faire. " Samajam remet une bonne partie de ses profits à des oeuvres humanitaires; ça fait partie de la culture que M. Bellemare a voulu inculquer à son entreprise. Toutefois, s'assurer que les actionnaires auront la même générosité ne sera pas simple.