Les indicateurs de performance, les évaluations de rendement, les récompenses au mérite, la rémunération individuelle adossée à une performance collective, la carotte et le bâton... Les gestionnaires ont plus d'un tour dans leur sac pour augmenter la productivité de leurs employés. Le problème : les trouvailles managériales à la mode peuvent parfois causer plus de tort que de bien. L'économiste française spécialisée en indicateurs de performance, Maya Beauvallet, en fait la preuve dans un ouvrage instructif intitulé Les stratégies absurdes. En s'appuyant sur des cas réels, l'auteure offre un bêtisier des pires " bonnes " idées de management. Un patron fixe à ses employés un objectif annuel ; il constate que ceux-ci ne se mettent à la tâche qu'en septembre pour atteindre leur objectif et qu'ils bâclent leur travail pendant les mois précédents. Une équipe de football impose une amende à un défenseur qui a la fâcheuse habitude de passer le ballon à l'adversaire. Résultat : le joueur ne fait plus de passes à l'équipe adverse... En fait, il n'en fait plus du tout ! Grâce à cet inventaire de stratégies ratées, Maya Beauvallet montre que le fétichisme actuel concernant les indicateurs de performance est une lame à double tranchant. À son avis, les gestionnaires devraient revenir à " l'humain ", s'imposer dans le quotidien de leur personnel, corriger les façons de faire au besoin et laisser de côté la gestion " devant l'ordinateur ". Les stratégies absurdes Comment faire pire en croyant faire mieux, de Maya Beauvallet, Seuil, 2009, 159 pages.