Les gestionnaires des pays orientaux sont plus aventureux et ils ont davantage confiance en eux que ceux de l'Occident. Voilà ce que nous apprend une récente étude du prestigieux INSEAD menée auprès de centaines de cadres d'entreprises multinationales, choisis parmi les plus performants.
"À l'Ouest, les patrons sont contents de ce qu'ils ont, explique Manfred Kets de Vries, directeur du Centre de leadership global de l'INSEAD. À l'Est, ils sont affamés." Cette observation est lourde de sens. "Les entreprises de l'Ouest n'ont pas le choix, elles devront augmenter l'efficacité de leurs managers", dit le professeur. Alors que des secteurs entiers de l'économie occidentale sont délocalisés, il ne reste à l'Occident que la connaissance pour se démarquer. Et sans coaching, les patrons occidentaux n'y arriveront pas, croit Manfred Kets de Vries, qui prévoit une explosion de ce type de programmes.
Toutefois, cela n'ira pas de soi, ajoute celui qui voit chaque année 7 000 gestionnaires suivre à l'INSEAD des formations de une à six semaines. La réussite du coaching repose sur la confiance entre deux personnes, déjà difficile à atteindre en soi. Imaginez maintenant un coaching de groupe, que Manfred Kets de Vries considère comme l'évolution de ce concept. "C'est plus risqué, reconnaît-il. Dans certaines cultures, on réagit très mal au fait d'être mis sur la sellette, de se faire pointer ses faiblesses en public. Par contre, c'est plus efficace parce qu'on ne se sent plus seul." En profitant des connaissances et de l'expérience d'un groupe plutôt que de celles du coach seulement, vous maximisez votre potentiel d'amélioration. L'étude de l'INSEAD, qui compare les forces des gestionnaires orientaux et occidentaux, montre que les Occidentaux obtiennent des scores plus élevés quant à l'équilibre de leur vie et leur résistance au stress, l'un influençant probablement l'autre. La pression des pays émergents sur l'Occident menace cet équilibre. Les coachs pourraient bien être un élément de solution, à la fois pour les entreprises et pour les individus.
Cet article a été publié dans la revue Commerce en août 2006.
