Le Canadien National (CN) devra remplacer 10 000 de ses 22 000 employés au cours des cinq prochaines années. Un défi colossal qui aura un impact considérable sur la culture d'entreprise du transporteur ferroviaire.

Le CN offre une grande sécurité d'emploi, mais cet avantage a perdu de son lustre aux yeux de la génération Y. Le jeu de l'offre et de la demande plaide en leur faveur, et ils le savent. " Dans mon ancien emploi, des jeunes quittaient parce qu'ils ne voulaient pas se syndiquer, raconte Louise Senécal, directrice principale, gestion des talents, au CN. La segmentation excessive des tâches ne les intéresse pas, ils préfèrent la polyvalence. En plus, ils se voient chef de la direction dans quelques mois ! "

Ce qui explique sans doute, du moins en partie, qu'un grand nombre des nouveaux employés du CN s'en vont dès la première année. " La qualité de vie et l'équilibre travail-famille, c'est primordial pour eux, poursuit Mme Senécal. Le problème est que nos trains roulent 24 heures sur 24, 365 jours par année. Pour qui veut être en contrôle de son horaire de travail, ce n'est pas l'idéal... "

Pour les baby-boomers, les sociétés comme le CN, c'était l'Eldorado. Quand on y décrochait un emploi, l'avenir était assuré. " Mais les jeunes savent qu'à la porte d'à côté, ils trouveront peut-être un emploi qui leur conviendra mieux, explique la directrice principale. Ils posent tout un défi aux gestionnaires; l'employeur doit pouvoir leur expliquer comment il fera pour leur permettre de se développer dans leur emploi. " D.F.