Pour les laboratoires, la question est donc: "comment adapter leur modèle économique de produits à forte valeur ajoutée médicale, pour lesquels ils ont un niveau de prix dans les économies matures qu'ils n'arrivent pas à calquer dans les pays émergents?", résume Vincent Genet, directeur de la division Santé du cabinet Alcimed.
IMS Health table sur une croissance du marché pharmaceutique indien de 12% en moyenne par an sur les 5 prochaines années, passant de 14 milliards de dollars en 2012 à 25 milliards en 2017.
Pour capter cette croissance, une des réponses des groupes pharmaceutiques étrangers est d'"adopter les stratégies appliquées par les sociétés indiennes", de façon à proposer "une offre acceptable pour le marché local", explique Anne-Christine Marie, analyste du secteur pharmacie au cabinet PwC.
Une approche qui se traduit par "le lancement de nouveaux produits dédiés à l'Inde avec des marques et des prix adaptés, et une augmentation des forces de vente", détaille-t-elle. Ils ont aussi mené une politique active d'acquisitions.
"Il y a un vrai enjeu de personnalisation des traitements, à l'état de santé de la population et à la capacité de cette population à pouvoir accéder à ces traitements", relève Vincent Genet.
Les groupes peuvent aussi "réfléchir aux moyens d'accéder au marché en créant des partenariats avec des assurances privées, qui peuvent suppléer le système public" dans le financement des traitements, ajoute-t-il.
L'Inde est "un des marchés émergents prioritaires pour tous les laboratoires", confirme Marc Livinec, analyste d'Euler Hermes.
Ce qui devrait donc primer, c'est "la volonté de rentrer sur le marché indien (...) de s'établir pour acquérir une notoriété, une image, un savoir-faire local" et même "au prix d'un certain sacrifice de marge", estime-t-il.