Jacques Bernier, Expert invité. est associé principal chez Teralys Capital

Les nouvelles technologies ont donné un nouveau souffle à nos sociétés, transformant profondément les modes de communication, de consommation, de travail, d'apprentissage, du savoir et de la connaissance, ainsi que le fonctionnement même de la société.

Mais pourquoi faut-il continuer à encourager l'investissement, voire à insister pour qu'il s'effectue, dans des start-ups technologiques du Québec ? Parce que l'avenir est prometteur pour les entreprises spécialisées dans les technologies, que les start-ups technologiques rapportent et que ce secteur est névralgique pour l'économie québécoise.

Les technologies de pointe contribuent de façon importante à l'économie du Québec, notamment les sciences de la vie, les technologies vertes, les TI et les communications. En fait, ces technologies nouvelles contribuent à la productivité et à la compétitivité de tous les secteurs économiques.

Selon un rapport récent de la fondation américaine Ewing Marion Kauffman, la présence de l'entrepreneuriat dans une région a été systématiquement liée aux mesures de développement économique, telle la croissance de l'emploi. En fait, chaque emploi net créé provient d'une entreprise fondée il y a moins de cinq ans. Parmi les nouvelles et jeunes entreprises, celles de haute technologie jouent un rôle énorme dans la création d'emplois. Les start-ups technologiques commencent petites, mais croissent rapidement dans les premières années, et la création d'emplois qu'elles entraînent est des plus vigoureuses. Le taux de création nette d'emplois de ces jeunes entreprises, ayant moins de cinq ans d'existence, serait deux fois plus grand.

Ainsi, le rapport démontre comment la création d'emplois émanant d'entreprises naissantes dans un secteur innovant, en particulier dans le secteur de la haute technologie, est attribuable entre autres à la croissance explosive des TIC. En effet, celles-ci ont augmenté si rapidement au cours des trois dernières décennies qu'elles ont joué un rôle démesuré dans la création nette d'emplois aux États-Unis.

L'importance du capital de risque

Il est donc stratégique de financer les secteurs porteurs, les secteurs technologiques, en soutenant les entreprises qui génèrent des emplois de qualité - pour que les entreprises puissent croître et innover, elles doivent pouvoir attirer et conserver une main-d'oeuvre hautement qualifiée. Il faut encourager les entreprises novatrices du Québec et également savoir attirer celles d'ailleurs. En investissant dans une économie orientée vers l'innovation, cela devrait attirer à la fois les capitaux privés et les entrepreneurs innovants.

Selon le dernier profil financier et économique du Québec, la province a déjà une longueur d'avance : elle est un leader en jeux vidéo et effets spéciaux, connaît une forte croissance dans le domaine de l'édition de logiciels et les services informatiques. De plus, des entreprises manufacturières en TIC affichent déjà de solides performances, sans mentionner les autres domaines qui sont autant de moteurs économiques. Cette diversité reflète bien la grande vitalité du domaine.

Dans ce contexte, le capital de risque est l'un des outils avantageux qui permettent aux entreprises prometteuses d'innover, de commercialiser des technologies et d'atteindre leur plein potentiel. Ainsi tourne la roue de l'innovation : les entreprises doivent investir afin de susciter l'innovation, et l'innovation attire l'investissement. L'investissement privé devient donc un des moyens de diffuser l'innovation, un élément stratégique sur lequel les entreprises doivent s'appuyer pour se démarquer de leurs concurrents. Seules les start-ups vraiment performantes se tailleront une place viable sur le marché.

Et qui dit vitalité dit compétition. Dans un environnement où la compétition est toujours plus vive et où de nouveaux acteurs cherchent à se faire une place, investir dans l'innovation permettra de tenir tête à la concurrence et de continuer de prospérer. Les start-ups technologiques sont actives, inventives et offrent une grande vitalité tout en s'adaptant, de par leur nature même, aux variations et tendances du marché. Elles représentent un levier intéressant pour créer de la valeur ajoutée, car elles mobilisent les meilleurs talents et ressources. Elles possèdent également un incroyable potentiel pour créer des actifs stratégiques qui soutiendront un avantage compétitif durable et généreront de la croissance et de la valeur ajoutée.

* Jacques Bernier, Expert invité. est associé principal chez Teralys Capital.