Le boulevard de la discorde
À Shawinigan, Continental était chargée du réaménagement du boulevard des Hêtres, en 2010. DJL affirme que la Ville «a notamment émis ou exigé de [sa filiale] Continental une quantité anormale de modifications, de directives de changement (plus d’une centaine) et de travaux supplémentaires […]».
À cela s’ajoutent des «augmentations anormalement élevées des quantités [de matériaux], qui n’avaient aucune commune mesure par rapport aux quantités approximatives indiquées au contrat».
Tandis qu’ils devaient être complétés le 3 décembre 2010, les travaux de réaménagement du boulevard ont duré jusqu’en novembre 2011, «pour des raisons qui sont imputables à la Ville», assure DJL.
Loin d’accepter de payer ces réclamations de l’entrepreneur, Shawinigan lui impute plutôt «une pénalité pour retards», selon la poursuite.
À la Ville, le directeur des communications confirme qu’elle se battra pour ne pas payer ces réclamations. «On ne reconnaît pas ces extras-là, alors évidemment, on ne veut pas les payer», dit François St-Onge.
Il ajoute que la municipalité a aussi questionné le consortium Mesar/SMi quant à la façon dont il a fait la surveillance de chantier, dont il avait la responsabilité. «On voulait s’assurer que ça a été fait selon les règles de l’art, dit François St-Onge. Autant avec Mesar qu’avec l’entrepreneur, on a eu à discuter souvent du déroulement du chantier.»
Chez Mesar, le vice-président, Infrastructure, Denis Deslauriers, précise que la firme de génie conseil a elle aussi des honoraires en suspens. «On est en train de négocier avec la Ville», dit-il.
La municipalité n’a pas voulu donner plus de détails sur son différend avec DJL, puisqu’il se retrouve maintenant devant les tribunaux. La défense se Shawinigan ne figure pas encore au dossier.