Boeing pique du nez

Publié le 27/01/2016 à 13:32

Boeing pique du nez

Publié le 27/01/2016 à 13:32

Par AFP

(Photo: Bloomberg)

L'avionneur américain Boeing (NY., BA) a livré mercredi des prévisions 2016 décevantes, marquées par la première baisse des livraisons d'avions civils depuis 2010, des annonces froidement accueillies à Wall Street. 

Le groupe américain vise un bénéfice annuel par action ajusté, référence en Amérique du nord, compris entre 8,15 et 8,35 dollars contre 9,43 dollars attendus en moyenne par les analystes. 

Le chiffre d'affaires devrait être compris entre 93 et 95 milliards de dollars contre 97,14 milliards anticipés par les marchés. Cette prévision prudente «reflète les livraisons des avions commerciaux», a expliqué le groupe de Chicago dont la division civile (BCA) est la principale locomotive des ventes et des bénéfices au moment où le militaire souffre des baisses de budgets de défense à travers le globe et de l'absence de gros contrats.

Boeing prévoit de ne livrer qu'entre 740 et 745 appareils en 2016, soit jusqu'à 22 avions en moins comparé à 2015 (762), qui fut une année record. Hormis un coup d'arrêt en 2010, le constructeur aéronautique avait connu jusqu'ici une croissance continue de ses livraisons.

Son grand rival européen Airbus table, lui, sur plus de 650 appareils livrés pour 2016, soit au moins 15 de plus comparé à 2015 (635). Non content de dominer Boeing sur les commandes, Airbus, fort de l'entrée en service prévue cette année de son avion de nouvelle génération A320 Neo et des montées en puissance du moyen-courrier A320 et du long-courrier A350, ambitionne de devancer également le groupe américain sur le plan des livraisons d'ici 2019.

À Wall Street, le titre Boeing dévissait de 7,48% à 118,43 peu après 13h.

Militaire en panne

Les livraisons sont le baromètre le plus scruté par les experts car une compagnie aérienne paie traditionnellement au moment où elle prend possession de l'appareil.

Elles ont pris beaucoup d'importance ces derniers mois parce que Boeing comme Airbus disposent de carnets de commandes fournis, suscitant des interrogations sur leurs capacités à respecter leur calendrier respectif. 

Au 31 décembre, le carnet de commandes (5.795 appareils pour une valeur de 489 milliards de dollars) - les avions que Boeing doit livrer - représentait plus de sept années et demi de production aux cadences actuelles.

Pour tenir leurs engagements, les deux constructeurs, qui se rendent coup pour coup dans le moyen et le long courriers afin de ne pas perdre des parts de marché, ont décidé d'augmenter leurs cadences de production.

La compétition est surtout féroce dans les monocouloirs ou moyen-courrier, segment dont la demande est nourrie par la volonté des compagnies aériennes de profiter de la chute des prix du kérosène pour renouveler leur vieille flotte. 

S'il a réaffirmé mercredi ses montées en cadence sur les prochaines années, Boeing n'a pas indiqué en revanche s'il comptait rivaliser avec Airbus dans les monocouloirs.

L'avionneur américain, qui produit actuellement 42 appareils de la famille 737 par mois, va porter ce chiffre à 47 en 2017 et 52 en 2018. De son côté, Airbus, qui entend préserver son avance, veut porter la cadence de production de l'A320, à 60 exemplaires par mois mi-2019, contre 42 actuellement.

Mais ce rythme effréné inquiète les analystes, qui mettent en garde contre une surchauffe du marché suite au ralentissement de l'économie chinoise. 

Les sous-traitants, qui travaillent souvent pour les deux avionneurs, redoutent, eux, de ne pouvoir suivre. L'an dernier, l'équipementier français Zodiac Aerospace a connu d'importants retards dans les livraisons de sièges. 

En 2015, Boeing a enregistré un recul de 5% à 5,2 milliards de dollars de son bénéfice net, pour un chiffre d'affaires de 96,11 milliards de dollars (+5,9% sur un an).

Si la division civile a enregistré une augmentation de 10% à 66,05 milliards de dollars, les revenus des activités militaires ont reculé de 1,6% à 30,39 milliards de dollars. Cette dernière division a pâti des retards du ravitailleur KC-46 et a perdu l'énorme contrat du bombardier du futur aux Etats-Unis.

Le quatrième trimestre a été dominé par une charge de 569 millions de dollars liée à la réduction de la production du 747-8, affectée par un ralentissement de la demande dans le fret.

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