[Photo : Festival d’été de Québec]
Après avoir soulevé un tollé dans le milieu culturel et même en partie chez sa propre clientèle, le Festival d’été de Québec revient sur sa décision de s’inviter sous le sapin. La semaine dernière, le FEQ avait annoncé la vente de 75 000 laissez-passer entre le 1er et le 31 décembre, longtemps avant le dévoilement de sa programmation.
Le Festival disait vouloir répondre aux souhaits d’une partie de ses festivaliers, qui auraient aimé offrir les laissez-passer en cadeau pour Noël. Ceux-ci se sont toutefois montrés incommodés par la nouvelle stratégie de vente, et encore plus le milieu culturel de Québec, qui voyait dans la stratégie du FEQ la mise en péril d’une saison cruciale pour la rentabilité de l’ensemble de l’industrie. Le marché de Québec, jugé encombré par plusieurs, aurait dû composer avec un joueur de taille qui se serait approprié jusqu’à 5 M$ des recettes du temps des fêtes.
«Modifier les habitudes des gens n’est jamais facile et nous avons réalisé qu’une partie de nos festivaliers n’était pas tout à fait prête à vivre ce changement. Bien que nous soyons convaincus de la valeur du processus de mise en vente que nous mettons de l’avant, nous avons décidé de le moduler autrement, pour cette fois», a indiqué le directeur du FEQ, Daniel Gélinas, par voie de communiqué.
La vente privilège débutera finalement le 16 février pour les 75 000 premiers laissez-passer au coût de 66$. Les 75 000 autres seront vendus à 76$ à partir du 16 mars. La programmation du FEQ est habituellement dévoilée en mai.
«Il s’agit d’une tendance mondiale dans laquelle nous souhaitons nous inscrire afin de poursuivre et consolider notre développement d’affaires. Cette stratégie de vente, en amont de l’évènement, nous permettra de bâtir une communauté avec laquelle nous pourrons communiquer en tout temps, à qui nous pourrons annoncer des primeurs ou offrir des privilèges. Elle fait partie des orientations stratégiques que s’est donnée notre organisation», a expliqueé M. Gélinas.
Le directeur du Capitole, Jean Pilote, qui avait été le premier à exprimer des craintes face à l’arrivée du FEQ dans le marché de Noël, a salué la décision de faire marche arrière. La semaine dernière, il se questionnait sur l’urgence pour le FEQ de vendre ses laissez-passer alors que les salles de spectacles, théâtres, libraires, disquaires et autres joueurs de la culture et du divertissement offrent des forfaits de Noël. Pour eux, cette période est essentielle à la rentabilité annuelle alors que le Festival d’été n’a aucun mal à vendre ses entrées au printemps.
