Dollar canadien : un exode des vacanciers québécois à craindre?

Publié le 06/04/2010 à 15:08

Dollar canadien : un exode des vacanciers québécois à craindre?

Publié le 06/04/2010 à 15:08

La force du huard pourrait pousser les Canadiens à explorer d'autres destinations cet été. Photo: Bloomberg

La remonté de la devise canadienne sur le dollar US risque de nuire bien davantage à la venue de touristes canadiens à Montréal qu’à la venue de touristes américains dans la métropole.

C’est en tout cas l’avis de Pierre Bellerose, vice-président recherche de Tourisme Montréal, l’un des plus habiles interprètes des statistiques touristiques au pays.

Ce dernier explique que contrairement à ce que l’on observe dans la presse canadienne, la parité du huard avec le dollar américain aura peu ou pas d’écho dans la presse américaine.

Résultat, dit-il, bien peu de touristes américains s’apprêtant à prendre leurs vacances à Montréal cet été compteront faire des pertes ou des économies découlant de la valeur du dollar US. «On remarquait ce phénomène, dit Pierre Bellerose, même à l’époque où le dollar se trouvait sous la barre des 80 cents US. Étonnamment, cela avait pour effet de les surprendre, bien plus que de les attirer.»

Ce point de vue est d’autant plus important, que contrairement à ce que l’on pourrait croire, quelque 90% des revenus de l’industrie au Québec proviennent dans les faits de touristes du Québec, voyageant au Qébec. De fait, seulement le dixième de tous les revenus de l’industrie sont attribuables à des visiteurs de l’extérieur de la province, qu’ils soient Canadiens, Américains ou Européens.

La proportion de touristes provenant de l’extérieur du Québec est bien sûr plus grande dans les régions de Québec et Montréal. À Montréal, par exemple, les touristes de la province comptent pour environ 30% de l’ensemble des recettes touristiques de la ville, lesquelles s’élèvent à environ 2,1 milliards annuellement. La part restante provient presque également de trois provenances : le Canada (le Québec exclu), les États-Unis et les pays autres, européens et asiatiques.

Fuite du tourisme intérieur?

«Le risque le plus grand vient du tiers des Québécois et de l’autre tiers de Canadiens. Ensemble, on parle d’environ 60% des revenus qui dépendent de visteurs qui pourraient être tentés d’aller explorer les Etats-Unis cet été plutôt que Montréal ou une autre région du Québec. Il est là le plus grand risque: voir les touristes canadiens et intra-Québec décider d’aller dépenser leurs économies ailleurs maintenant que le huard est parité.»

Cela dit, le comportement des consommateurs n’est pas seulement guidé par la valeur de la devise. «La partité aura un effet, mais pas autant que la perception de reprise économique», explique M. Bellerose.

Les Canadiens, comme les Américains, ont tendance à voyager à l’intérieur du pays en période économique difficile. Dès que la reprise se pointe, ceux-ci sont tentés de voyager à l’extérieur de leurs frontières, peu importe la force du dollar.

Tourisme Montréal semble tabler sur ce scénario. L’organismede promotion touristique prévoit cet été une hausse d’environ 2% de l’achalandage touristique.

Selon les dernières données recueillies par l'Association des hôtels du grand Montréal (AHGM), le taux d'occupation des hôtels du grand Montréal a atteint 51,54% en février 2010, comparativement à 55,66% un an plus tôt. Il s'agissait d'une baisse de 4,12 points de pourcentage, ou de 7,40% par rapport à février 2009.

Montréal attire une moyenne de 7 millions de touristes par année. Est considérée comme touriste toute personne séjournant une nuitée ou plus à Montréal. Cette activité engrange annuellement des revenus de l'ordre de 2,1 milliards de dollars par année.

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.