Le premier ministre trop proche de CIMA+, selon Amir Khadir

Publié le 28/05/2010 à 07:10

Le premier ministre trop proche de CIMA+, selon Amir Khadir

Publié le 28/05/2010 à 07:10

Par La Presse Canadienne

Photo: Bloomberg

Québec solidaire s'est inquiété d'une apparence de conflit d'intérêts entre le premier ministre Jean Charest et un de ses organisateurs politiques qui travaille pour un cabinet d'ingénieurs ayant obtenu des millions de dollars de contrats gouvernementaux sans appel d'offre.

Le député Amir Khadir a déclaré jeudi qu'André Couturier, un des dirigeants de l'entreprise de génie-conseil CIMA+, a agi à titre de directeur de campagne pour M. Charest dans sa circonscription de Sherbrooke, en 2007 et 2008.

M. Khadir a aussi souligné qu'en 2008, année électorale, 64 employés du cabinet ont versé au total 170 000 dollars en contributions politiques à la caisse libérale, dont 46 qui ont donné le maximum de 3000 dollars autorisé par la loi.

«Si ce n'est pas un conflit d'intérêts, je voudrais bien qu'on m'explique qu'est-ce que peut être une apparence de conflit d'intérêts», a-t-il déclaré lors d'un point de presse.

Selon le député, ces liens entre M. Charest et M. Couturier, vice-président de CIMA+, sont d'autant plus inquiétants dans le contexte des nombreuses allégations de malversations dans le secteur de la construction.

«Il y a une grave apparence de trafic d'influence, a-t-il déclaré, lors d'un point de presse. Le chef d'une entreprise qui a fortiori donne des centaines de milliers de dollars au Parti libéral, organise des campagnes de M. Charest, puis pendant ce temps-là sa firme obtient des dizaines de millions de dollars de contrats publics, dans beaucoup d'occasions sans appel d'offres.»

En Chambre, le ministre responsable de la loi électorale, Robert Dutil, a répondu aux allégations de M. Khadir en affirmant que le Parti libéral du Québec a toujours respecté les règles sur le financement.

M. Dutil a affirmé que le gouvernement avait d'ailleurs déposé un projet de loi pour resserrer ces règles.

Le ministre a ajouté qu'il n'avait personnellement jamais rencontré personne exigeant d'obtenir des contrats du gouvernement en échange de contributions.

«Les gens qui financent notre parti politique le font par conviction, a affirmé M. Dutil. Leur point de vue est partagé par le nôtre, et, quand ils viennent à des événements, c'est pour nous donner leurs recommandations sur la façon dont on doit diriger le gouvernement et non pas pour obtenir des contrats.»

Le président de Cima+, Kazimir Olechnowicz, a déclaré jeudi que son entreprise ne profitait aucunement des liens entre MM. Charest et Couturier, qui se connaissent depuis de nombreuses années, alors que M. Charest était en politique fédérale.

M. Olechnowicz a affirmé que les principales tâches de M. Couturier le mettaient en relation avec des entreprises privées, notamment dans le secteur minier, et qu'il n'avait rien à voir avec les contrats d'infrastructures obtenus par CIMA+ auprès du gouvernement.

«André connaît depuis plus de 20 ans Jean Charest, a-t-il dit. Il était avec lui quand il était avec les conservateurs au fédéral. Ce sont des gens qui se connaissent de longue date, ils viennent de la même région. Et dans son secteur d'activité, il y a très peu d'implication politique, ce n’est pas les Transports.»

Une recherche au registre des lobbyistes confirme effectivement que M. Couturier n'a déclaré aucune activité de représentation auprès d'élus ou titulaires de charges publiques.

 

 

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