Pourquoi les banques rechignent à baisser les taux d'intérêts ?

Publié le 14/10/2008 à 00:00

Pourquoi les banques rechignent à baisser les taux d'intérêts ?

Publié le 14/10/2008 à 00:00

Dans un premier temps, les banques n'ont baissé leurs taux que de 25 points de base alors que la Banque du Canada en concédait 50. Puis, sous la pression populaire, certaines se sont ajustées mais d'autres n'ont pas retransmis l'intégralité de la baisse aux consommateurs.

La décision des banques s’explique par le fait que leurs coûts de financement n’ont pas baissé d’autant que le taux directeur de la banque du Canada.

En effet, selon l’analyste Ian de Verteuil de la BMO, seul un tiers des dépôts des banques, en provenance des particuliers, sont rémunérés à des taux indexés sur le taux préférentiel. Le solde provient des entreprises et des gouvernements. Les taux exigés pour ces dépôts, soit le taux d’acceptation bancaire, est négocié plus vigoureusement.

Or, dans le contexte actuel le taux sur acceptation bancaire, soit le principal indicateur du coût de financement, a pris l’ascenseur. Depuis 1998, le taux sur acceptation bancaire n’a jamais dépassé le taux préférentiel de plus de 50 points de base. À ce jour, il le dépasse de près de 275 points de base.

«Les marges des banques sont soumises à des pressions considérables», estime Ian de Verteuil.

Ce n'est donc qu'au moment où le gouvernement fédéral est intervenu avec un plan de sauvetage pour les hypothécaires que la pression sur les taux d'accepation bancaire s'est allégée et que les banques sont passées à la deuxième baisse.

Cependant, si le client se sent gagnant, le problème des banques n'est pas tout à fait résolu. Leurs marges demeurent sous pression. Or, dans un contexte de récession où la progression des actifs demeure restreinte, les banques comptent sur les marges pour revigorer leurs profits.

«Lors des prochains mois, les banques devraient même jouer davantage sur les écarts de taux pour que leurs portefeuilles de prêts soient rémunérés à des taux plus proches de leurs coûts de financement», ajoute-t-il.

Pour aligner les taux auxquels elles prêtent à leurs coûts de financement, le taux préférentiel, la référence première pour les emprunts des particuliers, reste donc plus élevé que ne le laisserait indiquer la baisse de la banque centrale.

Et les entreprises écopent aussi. On leur propose de moins en moins d’emprunts indexés sur le taux préférentiel. On les oriente plutôt vers des emprunts à taux indexés sur les acceptations bancaires.

Et comme le crédit ne court pas les rues, les banques imposent leurs exigences.

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