Plan Paulson: les économistes s'interrogent

Publié le 19/09/2008 à 00:00

Plan Paulson: les économistes s'interrogent

Publié le 19/09/2008 à 00:00

Le secrétaire d’État au Trésor, Henry Paulson et son comité de sénateurs et congressistes ont un weekend pour  présenter un plan de sauvetage qui pourra être passé au vote au Congrès et au Sénat la semaine prochaine. Les questions à résoudre sont loin d’être simples.

Si l’État américain s’est engagé à acheter les hypothèques «toxiques» pour épurer les bilans bancaires, il n’en a pas spécifié le prix. Or, toute la crédibilité du plan repose sur les valeurs en jeu.

À quel prix?

«Si l’État rachète les actifs aux prix de marché, cela n’aidera en aucune façon pas les banques», écrit Avery Shenfeld, économiste à la CIBC. Il faudra compter un «cadeau» de plus. «Quelle est la valeur du cadeau que Wall Street peut espérer obtenir à la veille d’une élection présidentielle?», s’interroge-t-il.

Pour Sherry Cooper, économiste en chef à la BMO, l’État américain pourrait souhaiter instituer un processus d’appel d’offres pour s’assurer que le prix payé soit équitable. Mais elle estime que les valeurs ainsi obtenues seront grandement escomptées.

Les économistes s’interrogent aussi sur l’étendue finale du plan. L’État s’engage à racheter les actifs des banques, mais qu’adviendra-t-il des actifs de leurs filiales à l’étranger, ou de ceux des fonds de pension, ou encore de ceux des hedge funds ? Autant de questions qui méritent d’être répondues, pense Sherry Cooper.

Quant au prix final à payer, les estimations s’élèvent en centaines de milliards de dollars américains. «Bush a dépensé 600 milliards pour la guerre en Irak. Une guerre locale vaut bien ce prix là !», ironise Avery Shenfeld.

Pour quel résultat?

L’économiste de la CIBC pense que, quelle qu’en soit sa forme, le plan passera au plus vite tant il est d’urgence nationale.

Les bourses ont d’ailleurs plébiscité le plan avant d’en connaitre les dispositions. Mais quelles en sont les chances de réussite?

Pour Sherry Cooper, le succès d’une telle démarche dépend non seulement des initiatives américaines mais aussi d’actions comparables de la part des banques centrales européenne et britannique. «Il existe un certain nombre d’institutions financières en difficulté en Europe qui auraient besoin d’un tel plan de soutien», affirme-t-elle.

Même pour les Américains, «ce plan de sauvetage n’est pas une panacée», rappelle Sherry Cooper, «les institutions financières accuseront de toute façon des pertes considérables». À son avis, l’objectif est de maintenir la confiance dans les institutions financières et de leur permettre d’opérer normalement. «Ce n’est qu’un premier pas», ajoute-t-elle.

«Ce plan ne va pas mettre un terme immédiat à la récession aux Etats-Unis», pense Richard Kelly, économiste à la Banque TD, «mais il offre une promesse de soulager les maux et d’initier le processus de rétablissement».

Et d’ajouter qu’un effondrement du système aurait coûté bien plus à l’économie américaine !

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