Bâle 3 va nuire à la croissance, selon le pdg de la Banque Scotia

Publié le 05/04/2011 à 11:15, mis à jour le 05/04/2011 à 14:40

Bâle 3 va nuire à la croissance, selon le pdg de la Banque Scotia

Publié le 05/04/2011 à 11:15, mis à jour le 05/04/2011 à 14:40

Par La Presse Canadienne

Le chef de la direction de la Banque Scotia estime que les nouvelles exigences de capitalisation des banques énoncées dans les accords internationaux de Bâle 3 pourraient nuire à la croissance économique mondiale.

Rick Waugh reconnaît que des changements sont nécessaires mais, à son avis, les régulateurs sous-estiment la valeur des pratiques institutionnelles établies depuis longtemps.

Dans le cadre de l'assemblée annuelle de la banque, M. Waugh a déclaré que les nouvelles règles mondiales devraient viser à prévenir une nouvelle crise, pas à se prémunir contre la dernière.

"Même si nous appuyons les exigences pour conserver une solide position de capitaux (...) les niveaux très élevés de capitaux et de liquidités qui seront requis à l'avenir sont importants, ainsi que les changements apportés à la définition du capital", a affirmé M. Waugh à ses actionnaires.

"Mais une partie de tout cela a le potentiel de nuire à ce dont nous avons tous besoin: une croissance économique."

Les règles de Bâle 3 ont été adoptées en septembre dernier. Leur objectif est d'améliorer la solvabilité des banques afin d'éviter que les gouvernements aient à venir à leur rescousse en cas de problème.

Les accords prévoient entre autres l'imposition d'un ratio de liquidités pour les banques internationales ainsi que de nouvelles exigences pour leurs fonds propres.

Les banques canadiennes, qui possédaient un ratio de liquidités relativement élevé au début de la crise, ont été largement considérées comme étant parmi les banques occidentales les mieux financées au cours de la récession déclenchée par la débâcle du secteur bancaire américain.

Malgré tout, la plupart des institutions financières canadiennes ont augmenté leur ratio de liquidités, quelques fois avec des mesures de précautions qui ne seront plus permises en vertu des nouvelles règles.

M. Waugh a estimé que les nouvelles exigences internationales en termes de capital pour les banques "mettaient trop d'emphase sur des règles et des exigences excessivement restrictives".

Le patron de la Scotia a en outre comparé le cadre réglementaire de Bâle 3 et les nouvelles normes américaines à la Ligne Maginot, une série de fortifications complexes construites après la Première Guerre mondiale qui ont échoué à arrêter les Allemands après le début de la Seconde Guerre mondiale.

Pendant ce temps, la Banque Scotia a déjà adopté une approche conservatrice par rapport au risque, affirme-t-il.

"Nous sommes entrés dans la crise avec beaucoup plus de liquidités que ne l'obligeait la réglementation... Nous avons choisi d'adopter un ratio bien au-dessus de 10 pour cent. En fait, nous sommes près de 12 pour cent."

Le mois dernier, la Banque Scotia a annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et a joué d'audace en augmentant son dividende, mettant ainsi la pression sur ses concurrentes pour qu'elles fassent de même.

La Banque Scotia a réalisé un bénéfice de 1,17 milliard $ au cours du premier trimestre, en augmentation par rapport aux profits de 988 millions $ engrangés l'année précédente. Le bénéfice par action s'est établi à 1,09 $, un chiffre supérieur aux attentes de 1,06 $ des analystes, selon Thomson Reuters.

Les revenus ont augmenté à 4,12 milliards $, comparativement à 3,91 milliards $ en 2010.

La banque compte plus de 70 000 employés oeuvrant auprès de 18,6 millions de client dans plus de 50 pays.

L'action de la Banque Scotia (TSX:BNS) retraitait mardi après-midi de 38 cents à la Bourse de Toronto, pour se transiger à 59,10 $.

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