Le 17 septembre dernier, la banque centrale américaine avait fourni un prêt d'urgence sur deux ans de 85 milliards de dollars à AIG, victime de la crise des subprime. Les tensions provoquées par l'effondrement du marché hypothécaire à risque et le resserrement consécutif du crédit (credit crunch) avaient mis en effet en grande difficulté l'assureur. En échange du prêt, l'Etat américain s'était octroyé une part de 79,9% du capital d'AIG et le droit d'effectuer des remplacements au sein de la direction.
Le gouvernement avait pris de la même façon le contrôle des géants du crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac le 7 septembre dernier, quand le Département du Trésor s'était dit prêt à injecter jusqu'à 100 milliards de dollars dans chacune des compagnies pour leur éviter la faillite.
Les problèmes d'AIG venaient de ses activités d'assurance de titres adossés à des créances hypothécaires et d'autres emprunts risqués. Si le groupe en était arrivé à ne plus pouvoir tenir son engagement d'assureur, les investisseurs craignaient des conséquences encore plus graves pour l'économie américaine que la faillite de Lehman Brothers. Des inquiétudes encore accrues lundi après que plusieurs agences de notation financière eurent dégradé les notations d'AIG. Un effondrement de groupe aurait laissé ses clients, comme des banques et autres sociétés financières, sans protection face aux pertes.