[Photo : Bloomberg]
La diminution constante des prix plafond des médicaments génériques imposés par les provinces canadiennes explique la multiplication des cas de pénuries de médicaments, affirme une note économique dévoilée par l’Institut économique de Montréal jeudi matin.
Au Québec particulièrement, l’organisme constate que le nombre d’avis de rupture d’approvisionnement est passé de 33 en 2006 à 207 en 2010.
« Il ne s'agit pas d'un hasard si les pénuries actuelles concernent davantage les médicaments injectables. Ce sont des produits dont le processus de fabrication est plus complexe et plus coûteux », soutient Yanick Labrie, économiste à l’IEDM et auteur du document.
Avec le rabaissement des prix plafond, les marges de profits deviennent moins intéressantes, ajoute M. Labrie. Des prix plus bas peuvent finalement avoir un effet pervers et engendrer un manque du côté de la production, soutien l’économiste.
Les politiques d’approvisionnement amplifient le problème, plaide l’IEDM, puisque les réseaux de santé privilégient de recourir à un seul fournisseur, celui qui a proposé le plus bas prix par un processus d’appel d’offres. Certains pays comme l’Australie répartissent ces contrats d’approvisionnement à plus d’un fabricant, indique l’IEDM.
Accélérer l’approbation par Santé Canada de médicaments similaires produits et homologués dans d’autres pays développés peut aussi augmenter la concurrence, et encourager des fabricants à investir davantage pour éviter des ruptures d’approvisionnement, souligne l’étude.
