Les Québécois ont consommé en 2009 pour 457 millions de dollars de Lipitor, le célèbre médicament contre le cholestérol de Pfizer.
Des versions génériques du Lipitor sont sur le marché depuis mai dernier. Comme le gouvernement du Québec veut forcer les fabricants de génériques à vendre leurs produits au maximum à 25 % du prix du médicament d'origine, les Québécois devraient économiser théoriquement 75 % de 457 millions de dollars pour ce seul médicament, soit environ 340 millions de dollars.
Johanne Brosseau, conseillère principale, assurance collective, chez Aon Conseil, juge cette estimation beaucoup trop optimiste.
Crestor et Ezetrol n'ont pas de générique
Depuis plusieurs mois, les représentants de Lipitor ont cessé de visiter les médecins, ce qui est d'usage lorsque le brevet d'un médicament est sur le point d'expirer. Mais ses principaux concurrents, dont Crestor d'AstraZeneca, et Ezetrol, de Merck Frosst/Schering, sont toujours très populaires auprès des médecins parce que leur brevet est valide pour plusieurs années.
Le marketing a déjà commencé à faire son oeuvre. "En 2009, le nombre d'ordonnances de Crestor a augmenté de 24 % par rapport à 2008, et celui d'Ezetrol de 16 %, tandis que les ordonnances de Lipitor ont reculé de 3 %, affirme Mme Brosseau. Les médecins ont déjà commencé à oublier Lipitor au profit de Crestor et d'Ezetrol."
Le hic, c'est qu'il n'existe pas de générique pour Crestor ou Ezetrol. Une bonne partie des économies qui devraient résulter du remplacement de Lipitor par son générique ne seront donc pas au rendez-vous, selon Mme Brosseau.