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Trois dirigeants d'une entreprise pharmaceutique italienne, accusés d'avoir volontairement mis en vente un faux médicament utilisé pour traiter les infections respiratoires des enfants, ont été arrêtés mercredi, ont annoncé les enquêteurs.
Les trois personnes, dirigeantes de l'entreprise Geymonat, ont été arrêtées mercredi à Latina (centre) et assignées à domicile, à la suite d'une enquête conduite par la police, "en étroite synergie" avec l'Agence italienne de la Pharmacie (AIFA) et l'Institut supérieur de la Santé (ISS).
Les trois dirigeants sont accusés d'avoir "délibérément contrefait un médicament utilisé pour le traitement des affections respiratoires des enfants et nourrissons", ont indiqué les enquêteurs de Latina au cours d'une conférence de presse à Rome.
Ils auraient mis en vente trois lots, soit 35.000 confections de ce médicament, l'Ozopulmin, censé traiter la toux, en utilisant un faux principe actif.
Cette substance, habituellement utilisée pour les cosmétiques et les intégrateurs alimentaires, "ressemble" au principe actif et peut simuler sa présence lors d'analyses, mais il est "inefficace", ont précisé les enquêteurs.
Selon ces derniers, les personnes poursuivies ont eu recours à ce subterfuge après avoir été privées du principe actif à la suite d'un différend commercial avec le laboratoire fournisseur. Afin de ne pas perdre ce marché, ils ont décidé de poursuivre la production avec un principe actif contrefait.
L'enquête a été ouverte après qu'un pharmacien eut signalé, à travers le système de pharmacovigilance, que ces médicaments, des suppositoires, se cassaient et n'avaient pas la consistance appropriée.
Les enquêteurs ont appelé les usagers à contrôler et ne pas utiliser le médicament concerné, soulignant que, n'étant pas efficace, il peut conduire à l'aggravation des problèmes respiratoires qu'ils étaient censés soigner.
La police a saisi la totalité des stocks d'Ozopulmin.