Contre-offensive chinoise
Face à cette levée de boucliers, les fabricants chinois ont pris les devants, en formant leur propre coalition, l'Afase (acronyme anglais d'Alliance pour une énergie solaire abordable), qui accueille aussi des fournisseurs et sous-traitants européens.
En plus de rejeter avec vigueur les accusations de dumping, ils font valoir deux arguments. D'une part, taxer les panneaux chinois ferait grimper le prix de l'électricité solaire, et contrecarrerait les objectifs environnementaux européens. D'autre part, cela frapperait indirectement toute la chaîne de fournisseurs et autres sous-traitants européens qui travaillent pour eux.
Le géant chinois du secteur Suntech, qui dispute le leadership mondial du photovoltaïque à l'américain First Solar, est sans surprise un des fers de lance de cette contre-offensive.
"Toute taxe punitive supplémentaire contribuerait également à la destruction de milliers d'emplois dans l'industrie solaire européenne", a expliqué mercredi à l'AFP Jerry Strokes, président de Suntech Europe.
Reste à voir quelle attitude Bruxelles prendra. La porte-parole du commissaire européen à l'Environnement a affirmé jeudi que la Commission n'avait pas encore reçu de plainte d'EU Prosun, mais M. Nitzschke a assuré à l'AFP qu'elle avait bien été déposée cette semaine.
Une fois cette demande d'enquête antidumping dûment enregistrée, la Commission aura un mois et demi pour décider si elle est recevable. L'Allemagne s'est déjà engagée à soutenir ses industriels dans leur démarche.