Shell suscite l'incompréhension en annonçant la conversion d'une raffinerie

Publié le 04/06/2010 à 17:55

Shell suscite l'incompréhension en annonçant la conversion d'une raffinerie

Publié le 04/06/2010 à 17:55

Par La Presse Canadienne

Photo: lesaffaires.com

La pétrolière Shell a suscité l'incompréhension, vendredi, en annonçant qu'elle rejetait les offres de repreneurs intéressés par sa raffinerie de Montréal-Est, quelques jours à peine après avoir amorcé des pourparlers.

L'entreprise a indiqué qu'elle convertira son installation en terminal de distribution, ce qui entraînera le licenciement de la majorité des 550 employés à la raffinerie.

La présidente de Shell Canada, Lorraine Mitchelmore, a expliqué dans un communiqué que la pétrolière n'a pas réussi à s'entendre sur la valeur des installations avec les deux acheteurs potentiels qui avaient été identifiés par un comité spécial dirigé par l'ancien ministre conservateur Michael Fortier.

«L'écart entre certaines des conditions avancées et nos exigences est beaucoup trop grand pour pouvoir envisager de façon réaliste la conclusion d'une entente sur la vente de la raffinerie, a-t-elle expliqué. Par conséquent, nous allons suivre notre plan et transformer la raffinerie en terminal.»

Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, s'est dit «surpris» par la décision de la pétrolière.

M. Gignac n'a pas mis en doute la bonne foi de l'entreprise mais il a souligné que la pétrolière a fait part de sa décision seulement quelques jours après avoir reçu des propositions d'acquéreurs.

Selon le ministre, l'entreprise a un devoir de pédagogie pour expliquer les raisons qui l'ont mené à cette conclusion.

«Shell a un certain fardeau de la preuve pour expliquer sur la place publique pourquoi ils ont suspendu les discussions, quelques jours seulement après le dépôt de lettres d'intention, a-t-il dit. Je n'ai pas de raison de douter de leur bonne foi, même si j'ai été un peu surpris.»

M. Gignac a affirmé qu'il avait discuté avec les dirigeants de la pétrolière, qui ont confirmé avoir contacté les deux acquéreurs potentiels.

«La haute direction m'a assuré qu'il y avait eu des discussions directes avec les acheteurs potentiels», a-t-il dit.

Le syndicat des employés de la raffinerie montréalaise a exprimé sa déception, jugeant que Shell n'avait pas consacré suffisamment d'efforts à la négociation.

Constatant la manière expéditive avec laquelle Shell a jugé les offres irrecevables, le président du syndicat, Jean-Claude Rocheleau, a manifesté son incompréhension.

«Ils nous disent qu'ils mettent un terme aux discussions, alors que ça ne fait que deux jours qu'ils ont ça entre les mains et qu'il n'y a pas eu de négociation intensive avec les acheteurs qui sont là.»

M. Rocheleau a estimé que la pétrolière doit retourner à la table de négociation afin de conclure une entente avec un éventuel repreneur.

«Je pense que c'est précipité, a-t-il dit. C'est 240 millions $ en retombées économiques pour l'est de Montréal, une raffinerie. Je ne pense pas qu'un dossier de cette envergure peut se terminer ainsi.»

Après avoir tenté en vain de trouver un acheteur pendant six mois l'an dernier, Shell a annoncé en janvier son intention de convertir sa raffinerie en centre de distribution, où seulement 30 personnes seront employées.

À la suite de pressions exercées par le syndicat, un comité dirigé par M. Fortier a été formé pour contacter une centaine d'acquéreurs potentiels à travers le monde.

Un premier acheteur avait manifesté un intérêt, la semaine dernière, et un deuxième avait fait de même mardi, jour même de l'échéance fixée par la pétrolière pour le dépôt de lettres d'intention.

La fin des activités de la raffinerie de Shell à Montréal-Est, qui produit plus de 130 000 barils de brut par jour, s'inscrit dans la stratégie de la pétrolière, qui souhaite concentrer ses activités sur l'extraction et se départir de tous ses actifs dans la transformation.

La députée péquiste Nicole Léger, qui représente la circonsciption où la raffinerie est située, a affirmé que le gouvernement doit exercer des pressions sur Shell pour que l'entreprise retourne à la table de négociation.

«Est-ce qu'ils veulent vraiment vendre, a-t-elle demandé. Ils ont deux acheteurs sérieux, alors il y a un problème. C'est le gouvernement de l'économie, alors qu'il le prouve.»

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