L’Association d’exploration minière du Québec accueille avec prudence l’élection du Parti québécois, qui a promis d’augmenter les redevances minières. «C’est un gouvernement minoritaire, donc c’est peut-être un peu différent comme situation», dit Valérie Fillion, directrice générale de l’organisation.

«Chaque fois qu’on affecte la fiscalité des entreprises minières en production, on crée de l’incertitude, dit-elle. C’est pour ça qu’il faut que le gouvernement dise rapidement ce qu’il compte faire.»

Le Parti québécois de Pauline Marois a inclus de nombreux changements au régime minier dans son programme. Il a notamment promis d’imposer des redevances sur la valeur brute de production des mines plutôt que de les limiter aux seuls profits. Le programme du nouveau gouvernement prévoit aussi imposer les surprofits de 30 %, au-delà d’un taux de rendement interne de 8%.

Valérie Fillion ne se prononce pas sur ces enjeux spécifiques, mais demande au gouvernement de prendre en considération la réalité dans laquelle les minières évoluent. «Si, à la base, vous avez besoin d’investisseurs, ils doivent pouvoir compter sur un certain retour sur l’investissement, dit-elle. Sans avoir toutes les données en main, vous risquez d’avoir bien de la difficulté à vous financer.»

Elle souhaite donc que le gouvernement fasse rapidement connaître ses intentions et que le Parti québécois «reconnaisse que la filière québécoise comprend une foule de PME québécoises, dont on doit favoriser l'essor».

Le Parti québécois avance que 10 des 19 mines du Québec n’ont payé aucune redevance en 2010. Selon Le Devoir, le Parti libéral du Québec n’a pas voulu confirmer ou infirmer cette information. L’ancien gouvernement de Jean Charest affirme qu’en tout, les minières ont payé 360 millions de dollars en redevances en 2011.