Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec (Photo: Jacques Boissinot pour La Presse canadienne)
Québec est prêt à remettre jusqu’à 300 millions $ dans Nemaska Lithium, qui s’était placée à l’abri de ses créanciers en décembre dernier, afin de relancer l’entreprise désireuse d’exploiter une mine près de la Baie-James et une usine de transformation à Shawinigan.
La proposition de la société Orion, de la firme londonienne Groupe Pallinghurst et d’Investissement Québec (IQ) — qui a jusqu’ici perdu 71 millions $ dans l’aventure — a été acceptée, lundi, par la compagnie.
L’État québécois et Pallinghurst détiendront Nemaska Lithium à parts égales. L’injection d’argent frais pourrait atteindre 600 millions $, mais les deux actionnaires allongeront d’abord une première tranche de 95 millions $ à la clôture, prévue pour le 15 octobre. La Cour supérieure du Québec, qui supervise le dossier, devra donner son feu vert.
Nemaska Lithium souhaitait transformer, dans une usine électrochimique à Shawinigan, du minerai de spodumène extrait de la mine Whabouchi en sels de lithium à valeur ajoutée. Ces derniers devaient ensuite être vendus à des fabricants de matériaux de cathodes destinés aux batteries rechargeables au lithium-ion.
Initialement estimée à 875 millions $, la facture du projet avait bondi à plus de 1,2 milliard $ en raison des dépassements de coûts, révélés l’an dernier. Au moment de se tourner vers la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), la société était à la recherche de 1,1 milliard $ pour compléter le montage financier de son projet.
La reprise de Nemaska Lithium par l’État québécois et deux autres partenaires signifie que les petits actionnaires de l’entreprise, parmi lesquels figurent des milliers de Québécois, vont complètement perdre leur mise, étant donné que la compagnie ne sera plus cotée en Bourse.