Pétrole : la volatilité est là pour rester

Publié le 16/05/2011 à 16:26

Pétrole : la volatilité est là pour rester

Publié le 16/05/2011 à 16:26

Les tensions dans le monde arabe devraient se poursuivre pour les prochaines années ce qui maintiendra les cours du pétrole élevés et volatiles. Cette incertitude qui entoure les stocks pétroliers du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord devrait toutefois profiter aux sables bitumineux canadiens et les producteurs de pétrole latino-américains.

C'est ce qu'écrivent Pierre Fournier, analyste géopolitique et Angelo Katsoras, premier associé travaillant tous deux à la Financière Banque Nationale, dans une étude envoyée à des clients.

Ainsi, les récentes insurrections dans le monde arabe rendent l'investissement dans la région particulièrement périlleux pour les prochaines années. « Les confrontations au sein des pays et entre eux seront alimentées par des luttes interconfessionnelles sans précédent, par la place croissante qu'occupera l'islam dans l'arène politique et par une conjoncture économique difficile », indiquent les analystes.

Ce contexte, jumelé à une montée du sentiment antioccidental, risque de pénaliser fortement les sociétés associées de trop près aux régimes déchus, selon la Financière Banque Nationale.

De plus, certains pays du monde arabe non producteurs de pétrole risquent d'être confrontés à de graves difficultés budgétaires. « L'instabilité freinera la croissance et la génération de recettes publiques, et les efforts pour soutenir les régimes en place ou en légitimer de nouveaux feront grimper les dépenses des États. Les banques européennes sont les plus exposées aux dettes souveraines de la région, puisqu'elles financent 82 % de créances totales de 566 G$ », font valoir les analystes.

En outre, les puissances régionales comme la Turquie, l'Égypte, l'Iran, Israël et l'Arabie saoudite rechercheront des occasions d'étendre leur influence ou de protéger leurs intérêts nationaux. Cette montée sera défavorable à l'influence occidentale.

Cette situation risque « de nuire aux flux d'investissements et d'expertise technique des sociétés pétrolières occidentales et, dans certains cas, d'entraîner des perturbations de l'approvisionnement ou la nationalisation d'actifs, ou les deux », prévoient Pierre Fournier et Angelo Katsoras.

Toutefois, les fournisseurs de services au secteur pétrolier et gazier pourront continuer de prospérer dans la région, croient les analystes. « Contrairement aux sociétés pétrolières et gazières, qui doivent injecter des milliards de dollars et consacrer plusieurs années à la construction d'installations de production avant de commencer à tirer un rendement de leur investissement, les entreprises de services énergétiques sont payées immédiatement pour leurs services comme le forage. Elles sont donc mieux placées pour limiter leurs pertes », mentionne l'étude.

Les États-Unis chercheront donc à sécuriser leur approvisionnement, ce qui sera profitable aux sociétés énergétiques et les fournisseurs de services connexes faisant affaire au Canada et aux États-Unis. « Plus tôt que tard, l'étau géopolitique qui se resserre sur leur accès à l'offre mondiale de pétrole forcera les États-Unis à négocier un accord nord-américain de sécurité énergétique avec le Canada. Au-delà des garanties financières et d'approvisionnement, cet accord devra comprendre d'importants investissements à long terme dans les infrastructures, pour accroître la capacité et réduire l'empreinte environnementale », estiment les analystes.

Quant à l'agitation sociale, elle devrait se poursuivre encore quelques années, elle s'explique notamment par le chômage élevé, la disparité des revenus, la pauvreté et l'inflation alimentaire aiguë. « Le Fonds monétaire international estime qu'il faudra créer plus de 100 millions d'emplois d'ici à 2020. Le défi sera d'autant plus difficile à relever du fait de l'existence d'un secteur public pléthorique, du sous-développement du secteur privé et d'un sérieux déséquilibre entre le système d'éducation et les besoins du marché de l'emploi », notent Pierre Fournier et Angelo Katsoras.

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