Nouveaux compteurs d'Hydro: un syndicat craint les augmentations de tarifs

Publié le 19/07/2011 à 18:12

Nouveaux compteurs d'Hydro: un syndicat craint les augmentations de tarifs

Publié le 19/07/2011 à 18:12

Par La Presse Canadienne

Les nouveaux compteurs électriques permettant la lecture à distance risquent d'entraîner une hausse des tarifs pour les clients d'Hydro-Québec, soutient l'un de ses syndicats.

Au cours d'une rencontre avec la presse mardi à Montréal, la présidente de la section locale 2000 du Syndicat canadien de la fonction publique, Ginette Paul, a soutenu que les clients d'Hydro-Québec pourraient bien finir par faire les frais de cette nouvelle technologie.

"Il est évident que les citoyens ne sont pas à l'abri de hausses de tarifs éventuelles qui serviraient à financer ce projet", a affirmé Mme Paul, qui représente les employés de techniques professionnelles et de bureau d'Hydro-Québec.

Joint au téléphone, le service des relations avec les médias d'Hydro-Québec n'a pas nié la possibilité qu'il y ait augmentation de tarifs. "Tous les aspects économiques du projet vont être débattus devant la Régie. Et on verra à ce moment-là ce qu'il en sera des hausses de tarifs ou pas", a commenté Danielle Chabot.

Hydro-Québec veut remplacer 3,8 millions de compteurs électromécaniques actuels par des compteurs de nouvelle génération qui permettront la lecture de la consommation à distance. Le coût total du projet atteint 997 millions $ pour la période 2012-2017. Il a été accordé à une entreprise d'origine suisse, Landis + Gyr.

Pour ce faire, 726 emplois de releveurs seront abolis à la société d'État. Certains seront réaffectés au sein de la société, d'autres prendront leur retraite. Mais le syndicat s'inquiète pour l'avenir des nombreux employés temporaires.

Sur ce point, Mme Chabot précise que 30 pour cent d'entre eux sont admissibles à la retraite. De plus, 300 releveurs seront réaffectés à d'autres tâches au sein de la société.

Le syndicat ne s'en cache pas: il plaide pour le maintien de l'emploi de ses membres. Il lance donc une campagne de sensibilisation du public, sur le thème des "compteurs en or" d'Hydro-Québec, qui feront disparaître des emplois de qualité, notamment dans les régions.

Selon Mme Paul, la rentabilité du projet serait "plus que douteuse". Elle affirme en effet que le coût du système de relève manuel a été surestimé par Hydro-Québec et, à l'opposé, le coût de la lecture à distance a été sous-estimé.

L'économie de 300 millions $ qu'Hydro-Québec prévoit faire avec son nouveau système serait exagérée, peut-être même inexistante, selon le syndicat.

"La marge de 300 millions $ d'économie devrait être probablement beaucoup plus basse, voire nulle, ou peut-être même positive. Donc, s'il y a des dépassements de coûts, le projet IMA (Infrastructure de mesurage avancé) va coûter plus cher et on aura supprimé près de 1000 emplois (800 directs et 200 indirects) à travers le Québec", a dit Pierre-Guy Sylvestre, économiste pour le SCFP.

Mme Chabot réitère la version d'Hydro-Québec, à savoir que la société d'État "a fait ses analyses" et compte bien économiser ainsi 300 millions $.

La porte-parole d'Hydro-Québec affirme que le "parc de compteurs" est vieillissant, qu'il faut donc le remplacer et que "le moment est propice" pour implanter cette nouvelle technologie de lecture à distance.

Le PQ veut des explications

De son côté, l'opposition péquiste s'est réjouie du fait que le syndicat "souhaite forcer la société d'État à s'expliquer devant la Régie de l'énergie sur le contrat" accordé à une entreprise d'origine suisse, alors qu'une autre du Québec était aussi en lice.

Le député péquiste responsable du dossier de l'énergie, Sylvain Gaudreault, envisage sérieusement la possibilité de convoquer Hydro-Québec devant une commission parlementaire pour lui faire justifier ses choix.

M. Gaudreault reproche à Hydro-Québec de "faire passer au second rang le rôle qu'elle doit jouer dans le développement économique et technologique" du Québec.

 

 

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