Des milliers de Mongols ont participé mercredi à une très rare manifestation populaire pour dénoncer les concessions accordées aux entreprises minières étrangères et réclamer des mesures pour relancer une économie vacillante.

Plus de 2000 personnes sont descendues sur une place publique de la capitale, Oulan Bator. Les manifestants ont demandé la dissolution du Parlement et la formation d'un nouveau gouvernement, alors que le pays est frappé par des allégations de corruption et une crise économique.

Les manifestants prétendent que les ressources minières qui représentent 94% des exportations du pays sont exploitées par des entreprises étrangères et que les trois millions de Mongols - dont le tiers vivent dans la pauvreté - n'en retirent que de rares bienfaits.

L'opposant Battulga Khaltmaa, un ancien lutteur olympique, a particulièrement dénoncé les conditions accordées au géant anglo-australien Rio Tinto pour développer la mine de cuivre Oyu Tolgoi, un projet de 5,4 milliards $US. Les négociations pour élargir la mine sont embourbées depuis que le gouvernement exige davantage de revenus.

M. Battulga et d'autres ont aussi dénoncé les efforts de relance du projet de charbon Tavan Tolgoi, en faisant valoir que des dizaines de personnes associées aux deux plus grands partis politiques du pays pourraient s'enrichir puisqu'elles détiennent des actions de la minière Mongolian Mining.

Des élections parlementaires sont prévues en juin, mais les opposants prétendent que les règles garantissent la réélection des parlementaires qui possèdent des intérêts miniers. 

L'économie de la Mongolie a été matraquée par l'effondrement du cours mondial des matières premières et par le ralentissement de l'économie chinoise, puisque Pékin achète 90% des exportations mongoles. Les investissements étrangers au pays se sont presque complètement asséchés.

La croissance économique de la Mongolie devrait chuter sous les 1% cette année, comparativement à 17,5% il y a quelques années.