Thierry Vandal. Photo: lesaffaires.com
Les produits dérivés ont joué un rôle majeur dans le bénéfice record de plus de 3 G$ d’Hydro-Québec pour 2009. En effet, sans les opérations de couverture sur les marchés financiers entamées par Hydro avant la crise, les profits de la société n’auraient été que de 2,4 G$, bien en-deçà des profits enregistrés un an plus tôt qui ont été de 3,01 G$.
C’est ce qu’a révélé le pdg de l’entreprise, Thierry Vandal, cet après-midi à Montréal, au moment du dévoilement des résultats annuels de l’entreprise. Hydro-Québec a annoncé pour l’exercice 2009 un bénéfice net de 3,04 G$, sur des revenus de 12,06 G$, en légère baisse par rapport à l’année précédente.
En raison de la violence de la crise financière, les produits financiers ont contribué de façon inhabituelle aux résultats de l’entreprise, entraînant un gain de 600 M$. «Nous avons pris les bonnes décisions en nous protégeant contre l’effondrement des marchés », a mentionné M. Vandal. Hydro-Québec achète des options et d’autres produits structurés pour se protéger notamment de la volatilité des prix de l’énergie, de l’appréciation du dollar canadien, des revenus des ventes industrielles et de la variation du prix de l’aluminium.
Des 600 M$ de gain, le tiers est venu d’options prises sur le prix de l’aluminium, dont Hydro-Québec dépend beaucoup pour déterminer ses revenus en raison de sa vente d’une part importante de son électricité aux alumineries, a souligné M. Vandal.
Efficacité
Au chapitre de l’efficacité et en réponse aux nombreuses questions des journalistes, le pdg d’Hydro s’en est pris à certains mythes qui entoureraient le mode de gestion au sein de la société d’État.
Il a fait valoir que contrairement à ce que certains analystes laissent entendre dans les médias, l’entreprise se livre à une gestion serrée de ses dépenses. Pendant que la valeur des actifs a crû de 20% depuis cinq ans, les charges d’exploitation nettes n’ont progressé que de cinq points de base de plus que l’indice des prix à la consommation chez Hydro, a-t-il indiqué. «Cela prouve que nous contrôlons nos coûts.»
M. Vandal a également nié qu’Hydro-Québec avait du mal à respecter ses budgets dans les grands travaux sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec. «Dans le chantier de la déviation de la Rupert, très complexe, nous avons tout terminé avant l’échéancier, et cela a coûté moins que prévu», a-t-il soutenu. Des projets ayant coûté plus cher que prévu, toutes les entreprises en connaissent, ce n’est pas la norme, a-t-il expliqué.
Néanmoins, M. Vandal a reconnu qu’Hydro-Québec devrait faire des efforts supplémentaires pour se conformer aux objectifs que lui fixe le gouvernement. Des avenues pour accroître les revenus et réduire les coûts devront être explorées si Hydro-Québec veut pouvoir verser plus d’argent au gouvernement dans les prochaines années, comme il est prévu dans le dernier budget Bachand.
Le point de presse de Thierry Vandal, le pdg d'Hydro-Québec :