De source bien informée, Les Affaires a appris que la nouvelle entente conclue entre Hydro-Québec et Énergie Nouveau-Brunswick (ENB) permet à Hydro de conserver les stratégiques droits de transport d’électricité vers le marché américain.
En octobre dernier, Hydro-Québec avait fait savoir qu’elle allait acquérir l’essentiel des actifs d’ENB pour 4,75 milliards $. L’annonce n’avait cependant pas été bien accueillie au Nouveau-Brunswick. L’entrée en force d’Hydro-Québec dans le paysage avait hérissé des sensibilités locales. Même le premier ministre et Terre-Neuve et du Labrador, Danny Willliams, s’ en était mêlé.
Des négociations supplémentaires ont suivi, qui débouchent maintenant sur un nouvel accord répondant aux principales objections recueillies dans la province.
Cette version remodelée n’inclut plus le réseau de distribution d’énergie, qui demeure propriété d’ENB. La société d’État maintient à son emploi les deux tiers des 2 500 travailleurs actuels. C’est elle qui va continuer d’acheminer l’électricité à ses clients. Mais les tarifs très avantageux qui devaient être consentis aux industries risquent d’être revus à la hausse. En revanche, le prix de vente global baisse à 3,2 milliards $.
De son côté, Hydro-Québec devient le grossiste en énergie, disent nos sources. Il est toujours prévu que la société d’État québécoise fournisse l’électricité à ENB, à partir des équipements acquis dans la transaction, de même qu’à partir du réseau québécois. Mais elle ne fera plus directement affaire avec la clientèle néo-brunswickoise.
Les droits de transport d’électricité vers les États-Unis sont toujours cédés à Hydro-Québec, qui ajoute donc 670 MW de potentiel supplémentaire aux quelque 300 MW qu’elle avait précédemment obtenus lors d’une enchère tenue il y a deux ans. Cette ouverture vers le marché américain avait été présentée en octobre comme un élément clé de la transaction.
