Réaction mitigée face au retrait du projet de loi 43, la troisième tentative de réformer la Loi sur les Mines.
L’industrie minière est soulagée que l’opposition ait bloqué l’adoption du principe d’un projet de loi qui, dans sa forme proposée, aurait «grandement nui au développement minier au Québec», a déclaré la PDG de l’Association minière du Québec, Josée Méthot.
«La loi ne répondait pas du tout aux exigences du marché, a renchéri Eric Tétrault, porte-parole de la minière Arcelor Mittal Mines Canada, qui exploite une mine de fer sur la Côte-Nord.
Mais si certains disent pouvoir très bien vivre avec la loi actuelle, d’autres voudraient que le travail se poursuive.
«On a travaillé très fort sur cette réforme et ses 308 articles, a déclaré à LesAffaires.com Valerie Filion, directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec. Je crois qu’on pourrait travailler sur les consensus ayant été dégagés et apporter des modifications majeures au projet de loi dans le sens de ces consensus.»
«À ce stade-ci, le gouvernement ferait mieux de passer plus de temps à développer l’industrie qu’à essayer de l’encadrer, a opiné de son côté Eric Tétrault. On peut très bien vivre avec la loi actuelle. On ne voit pas d’urgence à entreprendre une autre réforme.»
La question demeure pour l’industrie de savoir ce qui réduirait l’incertitude et apporterait de la stabilité. «Dur à dire, a avoué Josée Méthot. Ce sera au gouvernement de décider s’il veut faire un autre essai de réforme, dit-elle. Mais le secteur est déjà encadré», rappelle-t-elle.
Irresponsable
Ce n’est pas l’opinion de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, qui accuse l’opposition «d’irresponsabilité» en bloquant le projet de loi.
«Le parti libéral et la CAQ font durer l’incertitude et nuisent à la paix sociale», a accusé le président de la coalition, Ugo Lapointe. C’est une attitude contre-productive qui nuit non seulement à la protection des citoyens et de l’environnement, mais qui nuira également au développement de nouveaux projets miniers au Québec.»
La coalition mentionne les aspects urgents à réformer, tels les sites miniers abandonnés, l’absence de consultation publique pour les mines, l’absence d’un règlement environnemental, des impacts environnementaux non contrôlés sur le terrain, des citoyens et municipalités pratiquement sans pouvoir face à la Loi sur les mines… «Ce ne sont pas les raisons qui manquent pour justifier la réforme minière. Le statu quo est intolérable.»