« Dans cinq ans, on devrait arriver avec une nouvelle technologie [...] qui permet- trait à une voiture électrique de faire 500 km sur une seule charge », explique Karim Zaghib, directeur du stockage d’énergie de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec
«Le but, c'est de faire de la R-D sur des batteries utilisant des matériaux qui ne coûtent pas cher, explique Karim Zaghib. On a choisi le lithium fer phosphate, car c'est une technologie qui a de bonnes performances et qui ne coûte pas cher à fabriquer.»
Le prix importe en effet plus que la densité pour les fournisseurs d'électricité. Toutefois, différentes technologies sont en concurrence et plusieurs d'entre elles sont déjà fabriquées à grande échelle.
Ordinateurs vestimentaires
Le 24 février, les chercheurs d'Hydro-Québec annonçaient avoir mis au point, en collaboration avec des chercheurs de Singapour, une batterie rechargeable ayant une capacité de stockage deux fois plus importante que celle des batteries lithium-ion traditionnelles.
La technologie, qui appartient à la famille des batteries lithium-ion, a recours à des nanocubes de silicates, dont la structure permet de stocker davantage de lithium dans chaque batterie. Si elles se concrétisent, elles pourraient être intéressantes pour les fabricants de montres et de lunettes intelligentes, qui ont besoin de batteries plus petites et plus performantes pour séduire les consommateurs. Selon IHS, le marché des batteries destinées aux ordinateurs vestimentaires atteindra 77 M$ en 2018.
Pour l'instant, le seul prototype de la technologie est une pile bouton analogue à celles des montres. Malgré tout, Karim Zaghib considère qu'il suffira de deux ans supplémentaires de R-D afin de commercialiser la technologie.
Toutefois, dans le monde des batteries, les nouvelles technologies passent rarement le test de la réalité. «Ça fait 30 ans que je travaille dans le monde des batteries. Quand j'étais jeune, j'avais peur que quelqu'un sorte de son garage avec la batterie qui va tout changer, lance Alain Vallée, vice-président du développement de produit chez Bathium Canada et ancien chercheur à l'IREQ. Aujourd'hui, quand j'entends des annonces de commercialisation dans deux ans ou cinq ans, je me méfie beaucoup.»