Ces requêtes de l'agence font suite à la publication d'un dossier sur les gaz de schiste dans "The New York Times", à la fin du mois de février. En se basant sur 30 000 pages de documents inédits, le quotidien a entre autres révélé que les eaux usées de l'industrie étaient radioactives. Le dossier présentait aussi l'histoire de résidants des Rocheuses forcés de quitter les montagnes à cause des effets de l'exploitation des gaz sur leur santé.
Tremblements de terre
Les autorités de l'Arkansas s'inquiètent elles aussi pour les nappes phréatiques et l'eau potable, mais elles veulent aussi qu'on leur dise si la fracturation de la roche et l'entreposage sous-terrain des eaux contaminées peuvent causer des secousses sismiques.
Le nombre de petits tremblements de terre enregistrés dans cet État du Sud des États-Unis a en effet bondi récemment, passant de 38 en 2009 à 850 l'an dernier, d'après un article publié lundi par le site Internet "The Motley Fool". Cela coïncide avec le développement de l'industrie des gaz de schiste dans la région.
Des phénomènes semblables auraient été observés au Colorado et même en Suisse.
Les inquiétudes sont telles que la compagnie Chesapeake Energy s'est vu interdire d'ajouter de l'eau dans ses puits de stockage existants jusqu'à ce que la lumière ait été faite sur les secousses.
L'exploitation des shales gazéifères suscite aussi des inquiétudes en Europe, et notamment en France. À la fin du mois dernier, 15 000 personnes ont manifesté en Ardèche pour dénoncer une "catastrophe écologique annoncée" et réclamer l'abrogation des permis d'exploration accordés aux géants Total, GDF Suez et Schuepbach Energy.
Les opposants, qui ont commencé à tisser des liens avec les Québécois, fustigent notamment le manque de transparence de l'industrie et du gouvernement dans cette affaire. Ils craignent surtout de voir les nappes phréatiques polluées et les activités rurales et touristiques ruinées par la fragmentation.