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La papetière AbitibiBowater, qui doit se libérer de son processus de restructuration judiciaire le 14 octobre, prévoit dégager des profits totalisant 1,5 milliard $ US entre le début de 2011 et la fin de 2014.
Selon un document déposé récemment devant les tribunaux, l'entreprise montréalaise s'attend à essuyer une perte nette de 427 millions $ US en 2010, puis à dégager un bénéfice net de 295 millions $ US en 2011, de 387 millions $ US en 2012, de 384 millions $ US en 2013 et de 445 millions $ US en 2014.
En fait, les profits nets pourraient être de retour dès le deuxième semestre de 2010, si l'on se fie aux projections de la direction.
Quant aux revenus, ils passeraient de 4,66 milliards $ US en 2010 à 5,34 milliards $ en 2011, une augmentation de 14,5 pour cent. Selon les prévisions, ils resteraient ensuite relativement stables jusqu'en 2014.
Les calculs s'appuient en partie sur la lente reprise qu'a connue le secteur de la foresterie au cours des derniers mois, en raison notamment de l'augmentation de la demande chinoise. Ils se fondent également sur la douloureuse rationalisation qu'AbitibiBowater a mise en place au cours des derniers mois.
Des milliers d'employés ont ainsi perdu leur emploi, l'entreprise souhaitant se concentrer sur ce qu'elle considère être ses usines les plus efficaces et les moins coûteuses à exploiter. De plus, pas moins du quart du personnel du siège social a été licencié.
Par ailleurs, pour redresser son bilan, AbitibiBowater a obtenu 615 millions $ CAN de la vente, à Hydro-Québec, de ses intérêts dans la Compagnie hydroélectrique Manicouagan, dont 200 millions $ ont servi à rembourser des détenteurs d'obligations garanties. L'entreprise a aussi tiré quelque 37 millions $ de la vente d'usines fermées au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique et 53 millions $ de la cession de terrains forestiers.
En outre, les coûts de financement d'AbitibiBowater diminueront drastiquement une fois sa réorganisation terminée. À l'heure actuelle, l'entreprise croule sous pas moins de 7 milliards $ US de dette non garantie et 1,1 milliard $ US de dette garantie.
Enfin, la compagnie a profité de la protection de la cour pour faire annuler plus de 200 contrats, ce qui lui aura permis d'économiser 69 millions $ CAN en 2010.
Lorsque le « nouveau » AbitibiBowater verra le jour, la dette de 7 milliards $ US aura été convertie en actions ordinaires. Quant aux actions de la compagnie actuelle, elles seront supprimées sans compensation pour leurs détenteurs, comme c'est souvent le cas en pareilles circonstances.