Défier l’ordre établi, en offrant aux téléspectateurs nouvelles brutes et opinions. Voilà l’objectif que se donne Quebecor Media en annonçant aujourd’hui qu’elle veut lancer Sun TV News, que les médias ont déjà surnommé la Fox News du nord.
Selon le président et chef de la direction de Quebecor Pierre Karl Péladeau, la nouvelle chaîne, qui doit encore obtenir une licence du CRTC demandée il y a deux semaines, va occuper un « créneau encore inexploité dans le marché des nouvelles télévisées du Canada anglais. »
Selon la demande déposée devant le CRTC, cette nouvelle licence de service spécialisé de catégorie 1 d'une durée de trois ans servirait à remplacer la station torontoise de Sun TV à ondes hertziennes.
Le développement de cette nouvelle chaîne d'information canadienne pourrait représenter un investissement d'environ 100 millions de dollars au courant des cinq prochaines années.
Selon M. Péladeau, trop de Canadiens quittent les stations canadiennes ou choisissent carrément les chaînes d’informations continues des États-Unis. « Ce n'est pas bon pour la télévision canadienne. Ce n'est pas bon pour la démocratie canadienne. Et ce n'est pas bon pour le Canada lui-même, » a-t-il ajouté.
Le conglomérat médiatique veut donc offrir quelque chose de « mieux » et de « distinct » aux téléspectateurs du Canada et aller au-delà des grands titres quotidiens en couvrant la gamme complète des événements ayant un impact sur la société.
L’entreprise veut notamment s’appuyer sur le modèle de LCN, qui s’est tourné vers la formule « nouvelles brutes et opinions » depuis trois ans. La nouvelle chaîne proposera une couverture de nouvelles brutes le jour et de journalisme de débat et d'opinion le soir.
Le nouveau vice-président développement de Quebecor Media, Kory Teneycke, qui était le porte-parole du premier ministre Stephen Harper il y a moins d’un an, a profité de l’occasion pour décocher une flèche à l’endroit des autres chaînes d’information canadiennes.
« CBC News Network et CTV News Channel ont eu respectivement 21 ans et 13 ans pour remplir leur mandat correctement et ils n'ont pas réussi à se bâtir un auditoire. Les nouvelles télévisées canadiennes d'aujourd'hui sont étroites, suffisantes et empreintes de rectitude politique » a-t-il affirmé dans un communiqué.
