" Ces magazines ne se vendent pas très bien ", dit l'employé de la succursale de Multimags située au coin des avenues Papineau et Mont-Royal, à Montréal, pas exactement le quartier le plus cosmopolite de la métropole. Cependant, la chaîne, spécialisée dans la vente de magazines et de journaux du monde entier, fait le pari depuis six mois que le commerce de magazines en mandarin, pour la plupart des adaptations chinoises de titres américains comme Vogue, GQ ou Harper's Bazaar finira par susciter de l'intérêt. " C'est un test ", dit Christian Moreau, directeur du marketing de Corporation Presse Commerce, propriétaire des Multimags. " Nous en avons dans toutes nos succursales, pas seulement dans les quartiers où la communauté chinoise est présente. "
Les Messageries de Presse Internationale (LMPI), une entreprise spécialisée dans la presse importée et de niche au Canada et aux États-Unis, est à l'origine de l'arrivée de 19 titres en mandarin depuis un an. " Il y avait une demande chez certains détaillants ", dit Michelle Coutu, chef des services aux éditeurs de LMPI. Comme la presse nationale a souffert au cours de la dernière année, poursuit-elle, " les magazines chinois nous ont permis de diversifier notre offre ".
Ce sont les magazines de mode qui se vendent le plus. Michelle Coutu croit que la qualité exceptionnelle des éditions en mandarin permettra d'aller chercher un lectorat autre que celui de la clientèle d'origine chinoise.
À la Maison de la presse internationale, à l'angle des rues Stanley et Sainte-Catherine, au centre-ville de Montréal, qui offre une dizaine de titres en mandarin, un des vendeurs, Raphaël, confirme " que les acheteurs de ces magazines ne sont pas d'origine chinoise ". On est loin d'un raz-de-marée de ventes, ajoute-t-il.
Toutefois, comme le dit Christian Moreau, " cela ne fait commencer ". Et avec la Chine, on ne sait pas où cela va finir.
