Une contre-performance en Bourse
Alain Lemaire a avoué que la débandade de l’action fait partie des raisons qui ont mené au changement de garde. Depuis son sommet de 2002, l’action de Cascades a perdu 75% de sa valeur. « Il faut croire que nous ne livrons pas la marchandise, a-t-il admis candidement. C’est pour cette raison que nous avions besoin de sang neuf. »
L’annonce de la transition a d’ailleurs été bien accueillie par les marchés. Le titre prend 3,5% à 4,50$ vers 14 heures. Dans une note publiée après l’annonce, Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, indique qu’il s’agit d’une « excellente » nomination à l’interne. Il croit cependant que la nouvelle était déjà attendue par les marchés.
Pourtant, la direction estime la valeur comptable de l’entreprise à 11$ par action. « À 4$ l’action, je crois que c’est un bon achat, a répondu Alain Lemaire. Moi, je continue d’en acheter tous les jours. »
Cascades attribue ses difficultés à la baisse du prix du papier, à l’appréciation du dollar canadien et au passage du papier vers le numérique. « C’est parce que nous sommes très endettés, a ajouté Bernard Lemaire. Il faudra montrer que la valeur est là. »
Malgré le mea-culpa d’Alain Lemaire, le plan de transition semble s’être déroulé comme prévu. « Quand j’ai pris le poste il y a dix ans, je me suis dit que je passerai le flambeau à 65 ans. J’ai 66 ans. »
Les trois frères Lemaire détiennent ensemble 34% de la société, et ils n’ont pas l’intention de la vendre. «Nous détenons une majorité de blocages [contre les offres d’achat hostiles], nous n’avons pas l’intention de nous départir de nos actions », a dit Laurent Lemaire.