[Photo : Bloomberg]
La décision d'Ottawa d'augmenter l'âge d'admissibilité aux prestations de Sécurité de la vieillesse pourrait lui permettre d'économiser plus de 10 milliards $ par année, a indiqué mardi le vérificateur général du Canada.
Cette mesure, contenue dans le budget 2012, fera passer progressivement de 65 à 67 ans l'âge d'admissibilité à ces prestations, sur une période de six ans à compter de 2023.
Le vérificateur général, Michael Ferguson, estime que sans ces changements, le coût du programme passerait de 35,6 milliards $ en 2010-2011 _ soit environ 2,2 pour cent du PIB _ à un peu plus de 100 milliards $ en 2029-2030, soit 2,9 pour cent du PIB.
M. Ferguson demande aussi au gouvernement de rendre publiques chaque année ses analyses fiscales à long terme, une mesure que le ministère fédéral des Finances a déjà accepté de faire à compter de 2013. Plusieurs pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques publient de telles prévisions _ notamment les États-Unis qui y vont de projections sur 75 ans.
Les changements apportés aux programmes de Sécurité de la vieillesse et de Supplément de revenu garanti ont été décidés même si un consultant embauché par le ministère avait conclu, en 2009, qu'il n'y avait aucune urgence d'agir.
Les analyses réalisées par le ministère avaient toutefois conclu que les dépenses du programme de Sécurité de la vieillesse augmentaient plus rapidement que l'économie, ce qui pourrait éventuellement se révéler problématique pour le gouvernement. L'analyse avait également conclu que l'augmentation de l'âge d'admissibilité pourrait inciter les Canadiens à travailler plus longtemps, et fournir au gouvernement plus de flexibilité dans la gestion d'une population vieillissante.
Le rapport de Michael Ferguson s'est penché sur l'impact fiscal à long terme de six nouvelles mesures adoptées par Ottawa. Outre la Sécurité de la vieillesse, il s'est aussi intéressé à l'impact à long terme du fractionnement du revenu de pension, de la réduction de la TPS, des comptes d'épargne libres d'impôt (Céli) et du Transfert canadien en matière de santé.