La durabilité du rebond du pétrole de ces deux derniers jours repose sur la publication des inventaires de pétrole à Cushing, en Oklahoma que les États-Unis. C’est là que sont livrées par pipeline les cargaisons de pétrole négociées sur le Nymex.

La hausse de ces inventaires au cours des derniers mois a traduit la faiblesse de la demande intérieure américaine et a contribué à freiner les cours du pétrole pour une livraison aux États-Unis.

Toutefois le rebond demeure fragile. «Si les prix du pétrole pour le contrat en cours ont grimpé de 6%, les prix pour les livraisons dans des délais plus longs ont chuté de 3,5% à 6%», fait remarquer Gayle Berry de Barclays Capital.

Le marché reste très focalisé sur la faiblesse de la demande et les récentes déclarations du président du Fonds Monétaire International, Dominique Strauss-Kahn, sur le ralentissement prolongé de la croissance fait croire aux analystes que le renversement de tendance sur le marché tardera à venir.

Toutefois, les plus agressifs, mettent l’accent sur les baisses de production, notamment celles de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) qui pourraient se concrétiser. Contrairement à leur réputation d’indiscipline, les membres de l’Opep semblent cette fois se tenir fidèlement à leurs quotas plus faibles, ce qui équivaut à sortir du marché 4,2 millions de barils par jour, par rapport à leur production de septembre dernier.

De plus, l’annonce mardi que le producteur canadien Suncor avait gelé ses projets d’expansion de production dans les sables bitumineux a de nouveau mis l’accent sur le déficit d’offre qui pourrait intervenir lorsque l’économie reprendra son élan.

Si ces tendances pointent vers une remontée du prix du pétrole, celle-ci pourrait pourtant être reportée aux prochains mois. «Il est peu probable que le resserrement de l’offre se produira suffisamment rapidement pour se refléter dans des inventaires réduits à Cushing dans le prochains jours», pense Gayle Berry.