Infertilité : Québec passe un sapin aux travailleurs

Publié le 23/07/2010 à 06:42

Infertilité : Québec passe un sapin aux travailleurs

Publié le 23/07/2010 à 06:42

Photo : DR

Le traitement contre l’infertilité sera en théorie gratuit à compter du 5 août prochain. En fait, les régimes d’assurance privés, les travailleurs autrement dit, vont ramasser plus de la moitié du coût des médicaments utilisés dans ce genre de traitement.

C’est que le gouvernement du Québec a placé ces médicaments sur sa liste du Régime général d’assurance médicaments. Or, les régimes privés, dont les promoteurs sont généralement des employeurs, plus rarement des syndicats, ont l’obligation d’assurer tous les médicaments de la liste du gouvernement.

« Le gouvernement savait très bien qu’il refilerait la facture aux entreprises », lance en colère Johanne Brosseau, conseillère principale chez Aon Conseil, qui considère en quelque sorte que les travailleurs, qui paient une bonne partie de ces primes d’assurance, se sont fait passer un sapin.

Les régimes privés assument déjà la moitié du coût total des médicaments. Ce coût comprend les médicaments consommés par tous les Québécois, actifs ou non sur le marché du travail. Mais dans le cas des traitements contre l’infertilité, ils seront administrés seulement à des personnes en âge de travailler. Ce qui fait dire à Mme Brosseau que les régimes privés devront sans doute assumer plus de 50 % du coût des médicaments dans le traitement de l’infertilité.

Les frais associés à un cycle de fécondation in vitro varient entre 7 000 $ et 15 000 $. Quelle part va aux médicaments ? « C’est très variable d’un traitement à l’autre, estime Mme Brosseau. Dans certains cas, c’est mineur, dans d’autres, la majorité des coûts sont pour les médicaments. »

Un programme ingérable

Néanmoins, la conseillère s’attend à ce que l’obligation de défrayer les coûts des médicaments fasse augmenter les primes des régimes privés d’assurance médicaments de 0,5 % à 1,5 %.

En outre, la conseillère principale de Aon estime que dans sa version actuelle, le programme de remboursement des traitements de l’infertilité est ingérable. « Au lieu de fixer un plafond de remboursement en dollars, Québec limite le remboursement à trois à six cycles de traitement. J’ai posé la question à plusieurs assureurs et aucun n’a la moindre idée comment il va faire pour gérer des cycles. »

Des questions sans réponses

Par ailleurs, plusieurs autres questions restent sans réponse, selon Mme Brosseau. Par exemple, les entreprises qui ont des employés ailleurs au Canada devraient-elles leur offrir la même protection pas souci d’équité? Des conventions collectives peuvent-elles obliger un employeur à rembourser les médicaments pour les traitements de l'infertilité aux employés de l’extérieur du Québec ? Bref, cette décision du ministère de la Santé du Québec entraîne un «flou artistique» majeur pour les travailleurs et leurs employeurs.

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