Émeutes au Xinjiang : le président chinois quitte le G8

Publié le 08/07/2009 à 00:00

Émeutes au Xinjiang : le président chinois quitte le G8

Publié le 08/07/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Hu Jintao devait assister au sommet des puissances émergentes, en marge du sommet du G-8 (Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Russie) qui s'est ouvert ce mercredi à l'Aquila. Mais il a préféré interrompre son voyage et rentrer à Pékin "en raison de la situation actuelle au Xinjiang", selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

Après de nouvelles violences mardi et une nuit de couvre-feu, un calme précaire régnait mercredi dans les rues d'Urumqi, capitale du Xinjiang où se sont concentrés les affrontements entre Ouïghours, musulmans turcophones, et Hans, l'ethnie majoritaire en Chine.

Plusieurs milliers de policiers munis de bâtons, boucliers et fusils étaient déployés dans les principales rues et la grande place d'Urumqi où les émeutes ont débuté dimanche. L'agence officielle Chine Nouvelle (Xinhua) a fait état d'échauffourées, sans fournir de plus amples précisions.

Des hélicoptères, parallèlement, ont largué des tracts au-dessus de cette ville de 2,3 millions d'habitants, relayant un appel au calme du secrétaire local du Parti communiste. "Le secrétaire Wang invite chacun à rentrer chez soi et reprendre le travail", pouvait-on lire.

"On ne croit pas ça. Ils doivent dire aux Hans de se retirer. On reste ici pour protéger nos maisons", affirmait Mamet, un homme d'affaire ouïghour qui a requis l'anonymat. Peu après, des policiers sont intervenus pour tenter de ramener le calme. "On protège juste nos maisons. On ne prépare pas des représailles", disait un homme gardant avec un groupe de Ouïghours l'entrée d'une petite rue. Après des pourparlers avec la police, ils se sont finalement dispersés.

Les émeutes ont éclaté dimanche, en marge d'une manifestation de 1.000 à 3.000 musulmans ouïghours -majoritaire dans cette région- demandant justice pour deux membres de leur communauté, tués le 25 juin dernier, lors d'une bagarre dans une usine du sud de la Chine avec des membres de l'ethnie han, majoritaire dans le reste de la Chine.

Les représentants de la communauté ouïghoure en exil ont condamné ces violences. De son côté, le gouvernement chinois a accusé les Ouïghours exilés d'avoir planifié ces "crimes violents, organisés et prévus, fomentés et dirigés depuis l'étranger".

Mardi, selon le témoignage de membres de la communauté ouïghour, des Hans armés de bâtons, barres de fer ou hachoirs ont semé la terreur. "Ils sont venus tuer les gens, j'ai été blessé", a affirmé un Ouïghour devant une mosquée. "Ils sont venus dans notre quartier à la recherche de Ouïghours, pour les tuer, ils sont venus et ont frappé. On a rien fait", a-t-il dit.

D'autres habitants montraient des taches de sang encore visible sur des murs. "J'ai vu des Hans poignarder deux Ouïghours, je les ai emmenés à l'hôpital où ils sont morts", expliquait un homme disant s'appeler Ahmet.

"Ils sont venus et ont frappé les gens avec des bâtons et nous ont jeté des pierres. Ils arboraient le drapeau chinois. Je n'aurais jamais pensé que quelque chose de la sorte puisse se passer", ajoutait un étudiant, Parizat. Li, un chinois Han habitant le quartier, a confirmé les attaques. "Hier, des Hans se sont précipités ici et ont commencé à attaquer les gens et s'en prendre aux voitures. La police n'a pas bougé", a-t-il affirmé.

Mais selon des images vidéo tournées par des Ouïghours et montrées à des journalistes, les forces de sécurité sont intervenues pour tenter de ramener le calme.

Les autorités chinoises ont promis la fermeté. "Ceux qui se livrés à des crimes avec cruauté, nous les exécuterons", a averti au cours d'une conférence de presse le chef du Parti communiste à Urumqi, Li Zhi. De nombreux suspects de meurtres, en majeure partie des étudiants, ont été interpellés. Selon lui, des membres des deux communautés ouïghoures et han sont responsables des violences. "Les petits groupes de gens violents ont déjà été interpellés par la police. La situation est maintenant sous contrôle", a-t-il affirmé.

Le ministre de la Sécurité publique, Meng Jiangzu, a de son côté estimé que "les principaux émeutiers doivent être punis avec la plus grande sévérité".

Les accès à Internet, aux réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, et les services de téléphonie mobile ont par ailleurs été restreints ou suspendus, selon des témoignages.

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