Verra-t-on Gérard Deltell ou Pauline Marois apporter leur sac de couchage au bureau pour démontrer qu’ils travaillent sans relâche pour rentabiliser le salaire que leur versent les contribuables? La question peut sembler loufoque, mais c’est ce que font une douzaine d’élus du Congrès à Washington, rapporte le New York Times.
En ces temps d’austérité, la «responsabilité fiscale» est sur toutes les lèvres en Amérique du Nord et en Europe. Alors que les hausses d’impôts (des contribuables ou des entreprises) restent un tabou honni et que les mesures de restrictions budgétaires demeurent impopulaires, certains élus optent pour les économies de fond de tiroir pour épater la galerie.
C’est ce que font une douzaine d’élus républicains et démocrates qui font partie de l’officieux Caucus du canapé au Congrès. Celui-ci serait majoritairement composé de nouvelles recrues. Ces hommes politiques — il semble qu’il n’y aucune femme qui ait adopté cette pratique — voudraient démontrer trois choses.
D’abord, ils veulent illustrer qu’ils travaillent sans relâche pour régler les problèmes auxquels sont confrontés les États-Unis. En dormant au bureau, ils auraient encore plus de temps pour faire de longues heures.
Ensuite, ils présentent ce mode de vie comme la preuve qu’ils sont «fiscalement responsables». En évitant de payer pour un appartement dans la capitale américaine, il démontre qu’ils sont en mesure de trouver des solutions originales pour réduire leur propre dépense, ce qu’ils présentent comme une preuve qu’ils pourront faire le ménage des finances de l’État.
Finalement, ils insistent sur leur appartenance à leur circonscription en n’ayant pas de résidence secondaire à Washington.
Cette citation du représentant démocrate de l’État du Michigan, Hansen Clarke, résume l’état d’esprit de ces campeurs politiques. «Washington ne sera pas mon chez-moi, confie-t-il au quotidien new-yorkais. Je n’y suis que pour travailler. Je dois être en mesure de travailler 20 heures par jour et me permettre d’avoir un sommeil décent. Si je dors au bureau, je serai en mesure de le faire.»