Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, affirme que le Canada pourrait tirer profit du fait que les économies des pays industrialisés font face à un immense défi en raison de leurs dettes.
M. Carney a fait valoir lors d'une allocution prononcée devant l'Empire Club du Canada et le Canadian Club de Toronto, lundi, que les situations fiscales des gouvernements au pays figurent parmi les meilleures du G7, et que les entreprises canadiennes se trouvent dans une "position privilégiée". Il a dit croire que l'occasion est belle d'investir pour accélérer la productivité et s'étendre dans les pays émergents.
M. Carney a observé que l'Europe et les États-Unis traversaient pour leur part une période historique de réduction de l'endettement "d'une rare intensité".
La tâche est si importante que le gouverneur l'a comparée à ce qui s'est passé durant la Grande Dépression des années 30, ajoutant que rien n'assurait que les choses se passeraient en douceur.
M. Carney a indiqué qu'en raison de la réduction de l'endettement, l'économie mondiale risquait d'entrer dans une période prolongée de demande insuffisante.
Il a ajouté que si elle était mal gérée, cette situation pourrait mener à une déflation par la dette et à des défauts de paiement désordonnés, ce qui serait susceptible de provoquer d'importants transferts de richesse et des troubles sociaux.
En Europe, la crise de la dette a mené certains pays lourdement endettés à revoir à la baisse leurs régimes de retraite, supprimer des milliers d'emplois dans le secteur public et à augmenter les impôts, dans le cadre de mesures d'austérité devant permettre d'équilibrer les finances publiques et d'obtenir une aide financière.