Les deux principaux partis d'opposition à l'Assemblée nationale, le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ), réclament du gouvernement Marois qu'il dépose dès maintenant un budget, au lieu d'attendre au printemps comme prévu.

Car sans budget et sans cadre financier, qui inclurait à la fois les dépenses et les revenus prévus, la politique économique annoncée lundi par la première ministre Pauline Marois n'a aucune crédibilité, a fait valoir mardi, en point de presse, le chef libéral Philippe Couillard.

Le gouvernement doit donc absolument présenter un budget aux Québécois, surtout s'il compte déclencher à très court terme des élections générales, a-t-il insisté. Ce sera la seule façon, selon lui, d'avoir l'heure juste sur l'état des finances publiques, aux prises avec un manque à gagner évalué à 2 milliards $, pour savoir si oui ou non il demeure réaliste d'atteindre l'équilibre budgétaire en 2014, comme prévu.

Sur le plan de la lutte au déficit, le PLQ et la CAQ divergent d'opinion, car le chef de cette dernière, François Legault, insiste pour que Québec maintienne le cap sur l'équilibre budgétaire en 2014.

Normalement, le prochain budget devrait être présenté en mars par le ministre des Finances, Nicolas Marceau. Précédemment, il devrait déposer une mise à jour économique d'ici novembre, pour faire le point sur l'état des finances publiques.

En un an, le gouvernement Marois a mené le Québec aux portes d'une récession, selon M. Couillard, convaincu qu'une récession serait la pire chose qui pourrait arriver au Québec dans les mois qui viennent.

La politique économique rendue publique lundi ressemble, à ses yeux, à un plan de panique électorale et trahit un manque de vision globale susceptible de créer un environnement favorable aux entrepreneurs et aux investissements.

En tournée aux Îles-de-la-Madeleine lundi, le chef libéral a défendu son choix de ne pas être présent à Montréal pour commenter à chaud le document publié par le gouvernement.

M. Legault a déploré de son côté l'absence de fil conducteur dans la politique économique annoncée lundi et il s'est interrogé à savoir où le gouvernement allait prendre l'argent pour y donner suite.