Pas plus de contrats
«Ça n'a rien changé; ça a continué comme avant» et Génius a continué à avoir autant de contrats qu'avant de la Ville de Montréal, a répondu M. Lalonde au commissaire Renaud Lachance qui lui a demandé s'il ne s'était pas questionné face au fait que M. Trépanier continuait à toucher de l'argent de lui, alors qu'il n'occupait plus cette fonction au parti Union Montréal.
Il a également raconté avoir participé à diverses activités de financement du parti en donnant des chèques au nom des employés de la firme de génie qui résidaient à Montréal. Quand il n'y avait pas assez d'employés montréalais pour l'argent demandé, on passait à l'argent comptant, a relaté le témoin.
Le commissaire Lachance a d'ailleurs relevé le fait que l'ingénieur parlait des contributions politiques comme d'"un investissement" pour sa firme, puisqu'elle lui permettait d'obtenir en retour des contrats.
M. Lalonde a aussi confirmé l'existence d'un système de collusion entre les entrepreneurs qui faisaient affaires à Montréal, dans les domaines des égouts, du pavage et des trottoirs. "Au-delà des rumeurs, les entrepreneurs nous en glissaient un mot."
Il a également reconnu que les coûts des contrats à Montréal étaient plus élevés à cause de ces différents systèmes, sans compter la circulation plus dense et les fermetures de rues plus complexes. «Travailler à Montréal, ça coûte plus cher que travailler en banlieue, mais en plus de ça, il y a un 25 à 30%» de plus, a-t-il avoué à la juge France Charbonneau.
Pour parvenir à dégager les sommes nécessaires au financement des partis politiques, Génius devait se montrer «accommodante» avec les entrepreneurs en construction de Montréal, c'est-à-dire autoriser des "extras" aux contrats: quantités exagérées de matériaux, interprétation plus libre des travaux à réaliser, etc.
Et après avoir été ainsi «accommodant» avec les entrepreneurs, «on a retiré 25% de ces montants-là» en argent comptant. Et c'est cette somme équivalant à 25% qui servait au financement des partis politiques municipaux, a-t-il expliqué.
Plus tôt dans la journée, la commission avait entendu la policière Isabelle Toupin sous ordonnance de non-publication. Celle-ci a témoigné depuis mardi du dossier du Faubourg Contrecoeur, un vaste projet immobilier situé dans l'est de Montréal, qui se trouve devant les tribunaux.