Au jour deux de la campagne électorale au Québec, le chef libéral Jean Charest veut miser sur sa carte maîtresse, l'économie, mais ses deux adversaires principaux ont plutôt ciblé son talon d'Achille.

M. Charest a pris un engagement à l'image d'un de ses prédécesseurs, Robert Bourassa. S'il est réélu, un gouvernement libéral créerait 250 000 emplois au cours de son quatrième mandat et réduirait ainsi le chômage à 6 pour cent. Il compte principalement sur le Plan Nord pour y arriver. Également, pas moins de 50 000 des nouveaux emplois créés seraient dans le domaine environnemental.

Rappelons que Robert Bourassa avait marqué l'imaginaire en promettant de créer 100 000 emplois dans les années 1970.

De leur côté, la chef péquiste Pauline Marois et le caquiste François Legault ont plutôt mis l'accent sur deux taches du bilan des libéraux, l'intégrité et la crise étudiante.

M. Legault s'engage à ce que la première loi d'un gouvernement caquiste porte sur l'intégrité. Il veut mettre fin à la "corruption" et au "gaspillage" dans l'appareil gouvernemental, une stratégie qu'avait adopté Stephen Harper il y a plus de six ans au fédéral, lors de la campagne électorale qui l'avait porté au pouvoir.

La législation obligerait le gouvernement à rendre public tout dépassement de coûts dans l'attribution des contrats publics, étendrait les pouvoirs du vérificateur général à toutes les sociétés d'État, créerait le poste de directeur parlementaire du budget et resserrerait les règles sur le lobbyisme, entre autres.

Enfin, Pauline Marois était à Laval-des-Rapides en matinée avec son candidat vedette, Léo Bureau-Blouin, l'ancien président de la Fédération étudiante du collégial.

On en sait un peu plus sur le sommet sur le financement des universités promis par les péquistes, assorti de l'annulation de la hausse des droits de scolarité. Le tiers des sièges sera réservé aux étudiants, a fait savoir M. Bureau-Blouin.

Il devra toutefois accorder ses violons avec sa chef s'il élu au sein d'un gouvernement péquiste. Il est favorable au gel des droits de scolarité, toutefois Pauline Marois ne s'engage pas à les geler, mais à les indexer si c'est la décision prise au terme du sommet.

Enfin, Québec solidaire s'est dit consterné par le fait que le réseau TVA l'ait exclu des trois débats des chefs qu'il organise et reproche à Québecor de prendre ainsi position dans la campagne électorale.

La direction de TVA a fait savoir, mercredi, qu'elle ne ferait pas partie du traditionnel consortium des médias qui organise le débat des chefs pour la campagne électorale.