Les agences de notation ne laissent peut-être pas planer le spectre d'une décote sur le Québec, mais cela n'empêche pas certaines d'entre elles de douter de certaines cibles qui se trouvent dans le premier budget du gouvernement Couillard.

Établie à Toronto, Dominion Bond Rating Services (DBRS) se questionne notamment sur la croissance des dépenses, qui, selon le ministre des Finances Carlos Leitao, devrait être de 1,8% cette année avant de reculer à 0,7% 2015-2016.

Son vice-président des finances publiques, Travis Shaw, a souligné, vendredi, en entrevue, que cela demandera un effort considérable, d'autant plus que la commission permanente de révision de programmes du gouvernement Couillard n'a toujours pas été mise sur pied.

De son côté, Moody's se demande si la province, dont le déficit devrait être de 2,35 milliards $ en 2014-2015, sera en mesure d'atteindre l'équilibre budgétaire l'année suivante.

Le vice-président adjoint de l'agence new-yorkaise, Michael Yake, estime que la province devra radicalement changer ses habitudes de dépenses en plus de soulever des questions sur le comité spécial de Québec qui doit trouver de nouveaux revenus et qui n'a pas encore été formé.

La cote de crédit du Québec n'avait pas été modifiée par DBRS - A (élevé) avec une perspective stable - ainsi que Moody's - AA2 avec une perspective stable.

L'agence torontoise doit toutefois rencontrer les représentants du gouvernement du Québec au cours du mois de juin. Une modification pourrait ensuite être envisagée.

Fitch n'a pas commenté le budget déposé par le ministre des Finances du Québec, rappelant que la cote de crédit de la province demeurait inchangée. Standard & Poor's a fait de même.

Toutefois, en décembre dernier, Fitch avait placé la note de crédit du Québec sous perspective négative, tout en maintenant sa note de AA-.