Le gouvernement de l'Irlande a dit jeudi avoir l'intention de réduire de 6 milliards d'euros (8,5 milliards $ CAN) son déficit de 2011 dans une tentative sans précédent de calmer sa crise de l'endettement, même s'il a reconnu que les coupes massives et les hausses de taxes signifieraient une croissance moindre.
Le ministre des Finances, Brian Lenihan, a fait valoir que l'ampleur des coupes _ le double des prévisions gouvernementales faites plus tôt cette année _ était nécessaire et allait démontrer la détermination du pays à s'attaquer à ses difficultés financières.
D'ici la fin du mois, le ministre doit présenter un plan plus détaillé sur quatre ans visant à ramener le déficit de l'Irlande à trois pour cent du PIB en 2014.
La pression sur les finances de l'Irlande s'est accrue, jeudi, alors que le gouvernement combat pour maintenir sa majorité et éviter des élections. Les investisseurs ont encore délaissé les obligations, reflétant leur scepticisme face à la capacité de l'Irlande de renverser rapidement son énorme déficit sans plonger davantage le pays dans la récession.
La prime de risque demandée par les investisseurs pour acheter les obligations en dépréciation de l'Irlande a doublé en deux mois et atteint un nouveau sommet jeudi, grimpant à 7,7 pour cent par rapport à 7,45 pour cent la veille.
Les problèmes de l'Irlande surviennent alors que la crise de l'endettement en Europe semble vouloir refaire surface.
La tourmente des obligations sur les marchés s'était calmée plus tôt cette année après que l'Union européenne et le Fonds monétaire international eurent versé 110 milliards d'euros (156,8 milliards $ CAN) pour aider la Grèce à se sortir la tête de l'eau, et que les pays de la zone euro eurent établi un filet de sécurité d'un peu plus de 750 milliards d'euros (1000 milliards $ CAN) en prévision de la prochaine crise.
Au cours des dernières semaines, les membres de la zone les plus touchés par des problèmes de dettes _ l'Irlande, l'Espagne, le Portugal et la Grèce _ ont tous vu leurs coûts d'emprunts croître.
