Pendant que le discours sur le manque d'entrepreneurship des Québécois bat son plein, une experte du démarrage d'entreprise elle pense qu'il y a une bulle présentement dans le secteur.
« Il s'agit d'une effervescence plutôt que d'une bulle », a souligné Chris Shipley en entrevue après sa présentation au Festival International du startup qui se déroule à Montréal jusqu'à demain.
Présidente et chef de la direction de Guidewire Group, une compagnie de logiciels et de services informatiques destinés à rendre les entreprises plus compétitives, elle a également été entre 1996 et 2009 la productrice des conférences DEMO, consacrées aux entreprises émergentes du secteur technologique.
Selon elle, il y a dans ce domaine quelques chanceux de type Mark Zuckerberg qui récoltent des fortunes avec leurs idées, et des bons entrepreneurs. « Et il vaudra mieux faire partie des bons entrepreneurs que de ceux qui pensent pouvoir devenir un chanceux », a-t-elle lancé d'emblée à son auditoire.
« Je ne veux pas décourager l'entrepreneurship, a tenu à préciser Mme Shipley, mais je veux résister aux mythes autour du démarrage d'entreprises à l'heure actuelle ».
À son avis, le mot d'ordre présentement consiste à trouver une idée, à concevoir un produit et à revendre dès que possible l'entreprise pour encaisser. Mais il s'agit là d'un modèle qui est favorable aux investisseurs qui financent ces projets, pas aux entrepreneurs.
« Les gens gardent leur attention sur le point de sortie : on construit quelque chose et on en sort. Mais lorsque nous regardons vers la porte, nous ne sommes pas en train de construire quelque chose », déplore-t-elle.
Ceux qui choisissent ce modèle oublient de créer les structures devant entourer leur produit, notamment pour le service à la clientèle ou le service après-vente. Si cette façon de faire se retrouve plus facilement du côté des entreprises technologiques, elle le constate dans plusieurs autres secteurs, confie-t-elle.
Pour Mme Shipley, créer une entreprise, c'est trouver une opportunité ou un problème, y trouver une solution et faire grandir la compagnie autour de tout cela. C'est ainsi qu'on crée de la valeur tant pour soi, sa famille, les investisseurs et qu'on a un impact dans la communauté, plaide-t-elle.