Deux ans de recherches menées par Martin Tangney et son équipe du Biofuel Research Centre ont mené à ce biocarburant innovateur, qui peut alimenter les véhicules ordinaires sans qu'aucune adaptation ne soit nécessaire.
L'équipe de recherche s'est concentrée sur l'industrie du whisky - un marché de 4 milliards de livres sterling - pour le développement du biobutanol. Ce produit fait partie de la prochaine génération de biocarburants, et fournit 30 % plus de rendement que l'éthanol classique, selon ces chercheurs.
L'équipe a collaboré avec la distillerie Diageo's Glenkinchie, qui a fourni des sous-produits issus de la distillation de whisky: le «pot ale», un liquide récupéré par les alambics en cuivre, et les drêches, parties solides du malt restant après la filtration du moût.
Avec 1600 millions de litres de «pot ale» et de 187 000 tonnes de drêches produites chaque année par l'industrie du malt de whisky, les chercheurs estiment qu'il y a un réel potentiel pour ce type de produit de se trouver aux côtés des pompes à combustibles traditionnels.
L'université planifie actuellement la création d'une entreprise qui lancera ce produit sur le marché et en mesurera le potentiel commercial.
Les Écossais vont-ils bientôt sentir l'odeur du whisky à la station-service? «En théorie, vous pouvez mettre du biobutanol dans un moteur non modifié et faire rouler votre voiture au biobutanol à 100 %. Mais en réalité, on ne sentira pas trop le whisky, puisque le produit sera lancé sur le marché en étant mélangé au pétrole», affirme Martin Tangney.