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Un bon professeur de niveau maternelle mériterait de gagner 320 000 $ US par année, affirme Raj Chetty, un économiste de l’Université Harvard.
Cette somme représente la valeur actualisée de l’argent que gagneront en plus au cours de leur carrière les élèves d’une classe qui ont eu un bon prof à la maternelle, par rapport aux élèves d’une classe qui ont eu un prof moins compétent.
Plusieurs études montrent que les effets d’une bonne éducation à un âge précoce tendent à s’estomper au niveau secondaire. M. Chetty et cinq autres chercheurs ont voulu aller plus loin en retraçant près de 12 000 élèves qui ont fait partie d’un projet éducatif au Tennessee dans les années 80 et qui ont maintenant atteint la trentaine.
L’expérience du Tennessee a clairement fait ressortir, grâce aux tests passés à l’époque, que certains professeurs avaient réussi à faire apprendre plus de choses à leurs étudiants que d’autres professeurs. Les recherches de M.
Chetty a démontré que les étudiants qui avaient eu la chance d’avoir un professeur d’exception à la maternelle jouissaient à l’âge adulte d’une meilleure situation économique et sociale. Et cela ne tient pas compte d’autres impacts sociaux positifs qui n’ont pas été mesurés, mais que l’on peut supposer comme une meilleure santé et une plus faible criminalité chez les enfants qui ont eu un bon prof à la maternelle.
D’autres facteurs ont pu intervenir, admet M. Chetty, comme le nombre limité à 13 à 17 élèves par classe dans le projet du Tennessee, le milieu social et familial de l’enfant, etc. Mais l’économiste soutient que ces facteurs ne peuvent certainement pas expliquer l’important écart observable à l’âge adulte. « La seule explication valable, selon lui, c’est l’enseignant.
Certains sont efficaces, d’autres pas. » M. Chetty ne se fait pas d’illusion; ce n’est pas demain la veille que les enseignants de la maternelle gagneront 320 000 $ US par année. Mais il pense qu’on devrait mieux les payer, valoriser leur rôle et leur offrir un meilleur soutien.
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